Selon la tradition, le 13 Juin, jour de la Saint-Antoine, saint patron de Lisbonne, les amoureux doivent offrir des pots de basilic ornés d’oeillets et de banderoles en papier avec des quatrains populaires comme preuve de leur amour. Au bal où tout le monde danse Il y a toujours quelqu'un qui ne danse pas. Il vaut mieux ne pas y aller Que s'y trouver sans s'y trouver. Fernando Pessoa MATIN DE LA SAINT-ANTOINE / MORNING OF SAINT ANTHONY’S DAY Tradition says that on June 13th, Saint Anthony's Day, Lisbon's patron, lovers must offer small vases of basil with paper carnations and flags with popular quatrains as a token of their love. At the ball where everybody dances Someone's left out. It is better not to go Where one will not be. Fernando Pessoa L’idée de ce film vient d’une photo que j’ai prise avec mon portable, en rentrant chez moi, à Lisbonne, par le premier métro, à l’aube du lendemain d’une nuit de la Saint-Antoine, le 13 juin. Le jour précédent, j’avais pris le dernier métro pour le centre-ville. Il était plein. Des garçons et des filles appartenant à diverses tribus urbaines criaient de joie. Certains chantaient au son des tambours, d’autres dansaient ensemble. Ils buvaient des breuvages étranges dans des bouteilles en plastique qu’ils échangeaient entre eux. Le dernier métro était le commencement d’une fête qui allait durer toute la nuit. A l’aube, j’ai pris le premier métro pour rentrer chez moi, à 6h30. Le contraste ne pouvait pas être plus frappant. Même si le métro était aussi plein que celui du soir, maintenant le silence était absolu. Plus que des gens, le métro transportait des corps épuisés, endormis, qui se réveillaient, comme par instinct, en arrivant à leur arrêt. Ils sortaient en marchant mécaniquement, toujours avec le même rythme et toujours silencieux. Sans se dire au revoir, comme s’ils étaient seuls. En sortant de la rame du métro, je n’ai pas résisté à regarder par la fenêtre: j’ai vu une image semblable à beaucoup d’autres que j’avais déjà observées ce matin mais qui m’a semblé résumer, d’une certaine façon, cette étrange apathie. A l’intérieur de la rame, trois garçons dormaient, deux assis l’un en face de l’autre, le troisième couché par terre, et occupant, dans le sens de la largeur, le couloir entre les banquettes. C’est cette image que j’ai prise avec le portable. Je me suis dirigé vers la sortie, marchant derrière un groupe de garçons et de filles. Arrivé dehors, j’ai observé les autres sorties du métro. De chacune d’elles, d’autres garçons et filles sortaient, marchant de la même façon, en silence, dans une ville qui dormait encore. Dans la rue, ils suivaient le chemin de leurs maisons, mécaniquement, avec un rythme alcoolisé qui dans ma tête apparaissait comme éminemment chorégraphique. C’était inévitable de penser aux chorégraphies géométriques et mélancoliques de Buster Keaton ou de Jacques Tati et, pourquoi pas, aux pièces de Pina Bausch. J’ai imaginé une gigantesque chorégraphie en l’honneur de Saint-Antoine, une espèce d’hommage inconscient à une des fêtes les plus populaires de Lisbonne. The idea for this film comes from a photograph I took with my mobile phone while on my way home in Lisbon, on the first metro in the early hours after the St Anthony’s night celebrations on the 13th June. That evening I had caught the last metro into the city centre. The train was full. Boys and girls of various urban tribes were full of high spirits. Some were singing to the sound of bongos, others danced. They were drinking strange concoctions out of plastic bottles that were being passed around. The last metro was the beginning of a party that went on all night. In the early hours, I caught the first train back home at 6.30am. The contrast couldn’t have been greater. Although it was as full as it had been the night before, there was now absolute silence. The train was not carrying people, but exhausted bodies, half asleep, who woke up as if by instinct when they reached their destination. They got out mechanically, in silence, always with the same rhythm, without saying goodbye, as if each and every one of them were alone. On leaving the carriage I couldn’t help myself looking through the window: I saw an image similar to many others I had witnessed that morning but that seemed to me to sum up, somehow, that strange apathy. Inside, three boys were asleep, two sat facing each other and the third lying face down on the floor, partly occupying the corridor lengthways. It was this image that I recorded on my mobile phone. I made for the exit, walking behind a group of youngsters. When I reached the street I looked at the other exits. From every one more young people were coming out, all moving in the same way, silent, through a city that was still asleep. Once in the street, each one of them returned to their homes with the same mechanical walk, in an alcoholic rhythm which seemed in my head to be eminently choreographic. I inevitably thought of the geometrical and melancholical choreographies of Buster Keaton or Jacques Tati and even the dance pieces of Pina Bausch. I thought of a huge choreography in honor of St Anthony, a kind of unconscious homage to one of the most popular celebrations in Lisbon. João Pedro Rodrigues est né a Lisbonne en 1966. Il a commencé par étudier la biologie à l’Université de Lisbonne pour devenir ornithologue, mais a rapidement abandonné pour se consacrer à des études de cinéma à l’École de Cinéma de Lisbonne. O PASTOR / LE BERGER a été son court métrage de fin d’études en 1988. Son deuxième court métrage, PARABÉNS ! / JOYEUX ANNIVERSAIRE !, a marqué le coup d’envoi de sa carrière internationale à la 54e Mostra de Venise en 1997, où il a obtenu la Mention spéciale du Jury. En 1997/98, il a réalisé ESTA É A MINHA CASA - VIAGEM À EXPO / VOICI MA MAISON VOYAGE À L’EXPO, un documentaire en deux parties qui sortira prochainement en DVD. En 2000, son premier long métrage, O FANTASMA, a été présenté en première en compétition officielle de la 57e Mostra de Venise. Il a remporté le Grand Prix du film étranger au Festival EntreVues de Belfort et le prix du meilleur long métrage au New Festival à New York. En 2005, son deuxième long métrage, ODETE, a été présenté en première à la 37e Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, où il a remporté la Mention spéciale “Cinémas de Recherche”. Mata, a été présenté en première à la 39e Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Il a remporté le Grand Prix du court métrage étranger au Festival EntreVues de Belfort ainsi que le prix du public dans la même catégorie. En 2009, son troisième long métrage, MORRER COMO UM HOMEM / MOURIR COMME UN HOMME, a été présenté en première en Sélection Officielle dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes, après avoir été sélectionné par la Cinéfondation pour l’Atelier de ce même Festival en 2007. Il a remporté plusieurs prix, dont le prix du meilleur film dans la section Cinéma du futur du Bafici 2010. En 2011, son quatrième court métrage, le documentaire ALVORADA VERMELHA / AUBE ROUGE, co-réalisé avec João Rui Guerra da Mata, a été présenté en première au festival IndieLisboa, où il a remporté le prix du meilleur court métrage portugais. Il a été présenté en première internationale au Festival de Locarno. Il a joué dans le court métrage “Le jour où le fils de Raïner s’est noyé” de Aurélien Vernhes-Lermusiaux. En 2012, João Pedro Rodrigues a joué le personnage principal du film O QUE ARDE CURA CE QUI BRÛLE GUÉRIT, premier court métrage solo de João Rui Guerra da Mata, qui a été présenté en première au festival IndieLisboa. En 2007, son troisième court métrage, CHINA, CHINA, co-réalisé avec João Rui Guerra da Son quatrième long métrage, A ÚLTIMA VEZ QUE VI MACAU / LA DERNIÈRE FOIS QUE J’AI VU MACAO, co-réalisé avec João Rui Guerra da Mata, est en phase de post-production, alors qu’il prépare son prochain long métrage, O ORNITÓLOGO / L’ORNITHOLOGUE. João Pedro Rodrigues was born in Lisbon in 1966. He began by studying Biology at Lisbon University to become an ornithologist but soon gave it up for cinema studies and graduated from the Lisbon Film School. In 2007, his third short, CHINA, CHINA, co-directed with João Rui Guerra da Mata, premiered at the 39th Directors’ Fortnight in Cannes. It was awarded Best Short and Best Audience Award Short at EntreVues, Festival International du Film de Belfort. O PASTOR / THE SHEPARD was his graduation short in 1988. In 2009, his third feature, MORRER COMO UM HOMEM / TO DIE LIKE A MAN, premiered in Official Selection at Un Certain Regard in Cannes, after being selected by the Cinéfondation for the Atelier of Cannes Film Festival in 2007. It was awarded several prizes, among which Best Film - Cine del Futuro at Bafici 2010. His second short, PARABÉNS! / HAPPY BIRTHDAY! launched his international career at the 54th Mostra di Venezia in 1997, where it was awarded a Special Jury Mention. In 1997 / 1998, he directed ESTA É A MINHA CASA / THIS IS MY HOME and VIAGEM À EXPO / JOURNEY TO THE EXPO, a documentary in two parts soon to be realeased on DVD. In 2000, his first feature, O FANTASMA, premiered in Official Competition at the 57th Mostra di Venezia. It was awarded Best Feature at EntreVues, Festival International du Film de Belfort and at the New Festival in New York. In 2005, his second feature, ODETE, premiered at the 37th Directors’ Fortnight in Cannes where it won the Special Mention “Cinémas de Recherche”. In 2011, his fourth short, the documentary ALVORADA VERMELHA / RED DAWN, co-directed with João Rui Guerra da Mata, premiered at IndieLisboa where it won Best Portuguese Short. It had it’s international premiere at the Locarno Film Festival. He acted in the short “Le jour où le fils de Raïner s’est noyé” by Aurélien Vernhes-Lermusiaux. In 2012, he starred in O QUE ARDE CURA / AS THE FLAMES ROSE, João Rui Guerra da Mata’s debut solo short, which premiered at IndieLisboa. His fourth feature, A ÚLTIMA VEZ QUE VI MACAU / THE LAST TIME I SAW MACAO, co-directed with João Rui Guerra da Mata, is in post-production and he is preparing his new feature O ORNITÓLOGO / THE ORNITHOLOGIST. FICHE ARTISTIQUE / CAST Alexander David Mariana Sampaio Miguel Nunes Lydie Bárbara Ricardo Borges Sónia Santos Tiago Vieira Miguel José Carvalho Gonçalo Nunes Joana Areal Raquel Barros Carlos Conceição Maria Leite André Filipe Leonardo Garibaldi Tiago Santos Linora Dinga Teresa Mineiro José Miguel Santos Tiago Manaia Soraia Rego Rafael José Gomes André Morna Raquel Rocha Vieira Tomás Nolasco Helena Martos Rui Macedo Filipe Abreu Filipe Brás Rui Fernandes Diogo Fonseca Marco Marques André Gonçalves Silva Silvia das Fadas Tomé Palmerim Costa Gonçalo Rodrigues Sofia Tonicher Rita Rodrigues Sara Costa Inês Lemos Theresa Silvano Rodrigues Mickael Duarte et les chiens / and the dogs Lucas Yuri Anaïs FICHE TECHNIQUE / CREW scénario et réalisation / written and directed by João Pedro Rodrigues image / cinematography Rui Poças aip son / sound Nuno Carvalho mixage / sound mix Jean-Pierre Laforce montage / editing Mariana Gaivão direction artistique / art direction João Rui Guerra da Mata assistant de réalisation / assistant director Paulo Guilherme chefe de produção Bertrand Scalabre directeurs de production / production managers Lydie Bárbara, Jacky Lautem une co-production / a co-production Blackmaria et / and Le Fresnoy-Studio national des arts contemporains (directeur / director Alain Fleischer coordinateur cinéma e arts visuelles / film and visual arts coordinator François Bonenfant) producteur / producer João Figueiras Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains est une création du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Région Nord / Pas-de-Calais, avec la participation de la Ville de Tourcoing. Portugal / France 2012 - 25 min / HD / 16:9 / couleur color / 5.1 / sans dialogues no dialogue WORLD SALES AGÊNCIA DA CURTA METRAGEM Salette Ramalho AGÊNCIA - Portuguese Short Film Agency Auditório Municipal, Pr República. 4480-715 Vila do Conde - Portugal tel: +351 252 646683 | fax: +351 252 638027 [email protected] | www.curtas.pt/agencia www.blackmaria.pt Blackmaria et/and Le Fresnoy-Studio national des arts contemporains présentent/present MANHÃ DE SANTO ANTÓNIO un film de / a film by João Pedro Rodrigues