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LINGUISTIQUE, LITTERATURE, DISCOURS LITTERAIRE
Introduction
Beaucoup de ceux qui réfléchissent sur les apports des sciences du langage à l’étude ou à
l’enseignement de la littérature tiennent pour évident que le rôle essentiel des linguistes est de
fournir aux spécialistes de littérature des instruments pour analyser les textes qui les intéressent.
Certes, les linguistes jouent ce rôle, mais un certain nombre d’entre eux, en particulier ceux qui
travaillent dans une perspective de pragmatique ou d’analyse du discours littéraire ne se
reconnaissent pas dans cette conception quelque peu réductrice, qui voit dans la linguistique une
discipline auxiliaire. De fait, l’évolution des sciences du langage et de l’ensemble des sciences
humaines et sociales depuis les années 1970 ont profondément renouvelé les relations entre sciences
du langage et littérature.
Des relations qui ont évolué
Avant les années 1960
Jusqu’aux années 1960, les relations entre linguistique et littérature n’ont guère été problématiques.
Elles s’orientaient essentiellement dans deux directions. Quand il s’agissait, dans une perspective
philologique, d’« établir » un texte littéraire, on faisait appel aux connaissances accumulées par la
grammaire historique, à qui la littérature fournissait d’ailleurs une bonne part de ses données de
langue. Par ailleurs, la stylistique permettait d’articuler l’étude des faits de langue et celle des
œuvres. En fait, il convient de distinguer deux types de stylistique, qui n’opéraient pas sur le même
plan :
Une stylistique scolaire, dans le prolongement de la rhétorique classique, qui est une stylistique des
« moyens d’expression » ; elle part du postulat qu’on peut établir des rapports systématiques entre «
procédés » linguistiques et « effets » sur le lecteur. Il s’agit d’une stylistique atomiste, qui considère
le texte comme le résultat de la bonne utilisation d’une sorte de boite à outils où l’on trouve, pour
l’essentiel, les catégories de la grammaire descriptive usuelle et de la rhétorique des figures.
L’autre stylistique, que je caractériserai comme « organique », est étroitement liée à l’esthétique
romantique ; elle n’a pratiquement pas touché l’enseignement secondaire. L’œuvre littéraire y est
conçue comme « l’expression » de la conscience d’un Sujet, l’écrivain, qui manifeste à travers son
œuvre une « vision du monde » qui lui est propre. À cette stylistique on peut associer les travaux de
Léo Spitzer, qui prolongent eux-mêmes la fameuse étude de Proust sur le style de Flaubert (1920).
Cette stylistique organique, en fait, n’entretient pas de rapport essentiel avec la grammaire ; pour
elle, la notion de style ne se réduit pas à un certain maniement de la langue : en dernière instance,
l’objet ultime de cette stylistique est la conscience créatrice de l’écrivain, exprimée dans et par son
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œuvre. C’est ainsi que pour L. Spitzer « le sang de la création poétique est partout le même, que
nous le prenions à la source langage ou idées ou intrigue ou composition […]. Parce qu’il se
trouvait que je suis linguiste, c’est sous l’angle linguistique que je me suis placé, pour avancer vers
l’unité de l’œuvre » (1948 : 18). Cette stylistique qui fait de l’œuvre la projection des schèmes
obsédants d’une conscience créatrice minimise les articulations textuelles et les dispositifs
d’énonciation, n’importe quel plan pouvant être mis directement en relation avec ce « soleil » – la
métaphore est de Spitzer – qu’est la conscience créatrice.
On notera que ces deux stylistiques n’ont pas du tout la même relation à la valeur. Pour la
stylistique scolaire, chaque procédé peut être plus ou moins « réussi », en fonction de son
adéquation à la finalité qu’on lui attribue. En revanche, pour la stylistique organique, chaque œuvre
définit ses propres normes, elle est incommensurable à toute autre.
Le tournant des années 1960
Les courants critiques des années 1960 ont tranché avec la situation antérieure en conférant un rôle
de premier plan à la linguistique. Mais cette transformation a essentiellement été le fait des tenants
du structuralisme littéraire, car la critique thématique, alors au firmament, relevait clairement de la
stylistique organique, peu soucieuse d’études grammaticales. Le structuralisme entendait prendre
appui sur les progrès de la linguistique pour élaborer une véritable science du texte littéraire. Mais
si l’on entend par « linguistique » une discipline qui étudie les propriétés des langues naturelles, en
fait dans ces travaux qui se réclamaient du structuralisme littéraire on observe aisément qu’il n’était
guère question de groupes nominaux, de détermination, d’aspect, de thématisation, de variation,
d’intonation, etc. On y manipulait essentiellement des notions comme « paradigme », « syntagme »,
« connotation », « actant »… L’« impérialisme linguistique » alors tant dénoncé a surtout été un
impérialisme sémiologique.
Les domaines qui se sont alors les mieux développés, ce sont la narratologie, la poétique (au sens
étroit d’une théorie de la poésie) et les études de vocabulaire.
La narratologie, en dépit de quelques emprunts terminologiques plutôt métaphoriques (« proposition
narrative », « mode »…), s’est développée sans référence précise à la linguistique. Quant à la «
poétique », essentiellement sous sa version jakobsonienne, elle a prolongé le programme des
Formalistes russes du début du siècle sans devoir beaucoup à l’étude des langues naturelles. Il existe
d’ailleurs une convenance remarquable entre les énoncés poétiques et l’épistémologie structuraliste,
qui était fondée sur les oppositions paradigmatiques. Le principe de projection de l’axe des
substitutions sur l’axe des combinaisons n’implique pas une modélisation contraignante des
propriétés linguistiques.
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Le seul domaine proprement linguistique qui se soit développé, ce sont les études du vocabulaire
des œuvres littéraires, que ce soit dans la statistique lexicale ou, de manière plus massive, dans les
analyses inspirées de la lexicologie structurale : études distributionnelles, champs sémantiques,
décompositions sémiques… Mais, la plupart du temps, le vocabulaire ainsi étudié n’était pas inséré
dans la trame syntaxique ou textuelle mais dans des réseaux d’unités décontextualisées, censés «
représentatifs » de l’œuvre. La linguistique structurale, qui est une linguistique du signe, favorisait
ce type de recherche, qui prolongeait, avec beaucoup plus de rigueur, d’anciens gestes
philologiques. La prédilection pour les études de vocabulaire s’explique également par la facilité
avec laquelle on pouvait en tirer des interprétations d’ordre extratextuel : psychologiques ou sociohistoriques.
La nouvelle configuration
Les deux niveaux
Quand, dans les années 1970, le structuralisme littéraire a reflué, beaucoup en ont conclu, bien
hâtivement, que c’est parce que la linguistique avait outrepassé son rôle. Les littéraires se sont ainsi
coupés de la linguistique en invoquant une expérience ratée, qui en fait n’a pas eu lieu. De son côté,
la linguistique s’est focalisée sur l’étude de la langue, renonçant à exporter ses concepts et ses
méthodes vers d’autres disciplines.
Mais c’est au moment où la linguistique semblait se replier sur la seule modélisation des langues
naturelles qu’elle s’est reconfigurée, ce qui a permis, au cours des années 1980, aux littéraires et
aux linguistes de renouer progressivement le contact sur des bases différentes. Le développement de
la linguistique textuelle, des courants pragmatiques et des théories de l’énonciation, a en effet
considérablement modifié la donne. Plus précisément, cette action s’est exercée à deux niveaux
distincts :
À un premier niveau, ces nouvelles problématiques ont permis de développer une stylistique du
texte littéraire qui offrait des instruments d’analyse beaucoup plus performants que ceux qui
prévalaient dans la stylistique des moyens d’expression, par exemple dans les manuels de M.
Cressot (1947) et J. Marouzeau (1941). Elle a ainsi pu rapidement gagner les concours de
recrutement des enseignants de français, voire pénétrer les programmes du secondaire, en particulier
à travers la réforme des programmes de français qui est intervenue en 1996.
Les théories de l’énonciation linguistique ont donné accès à des phénomènes linguistiques d’une
grande finesse (modalités, discours rapporté, polyphonie, point de vue, temporalité, détermination
nominale, connecteurs argumentatifs, reformulations…) où se mêlent étroitement la référence au
monde et l’inscription de l’énonciateur dans son propre discours. Or la littérature joue énormément
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de ces détails, qu’un commentaire littéraire traditionnel n’a pas véritablement les moyens
d’analyser. On pourrait dire que grâce aux théories de l’énonciation le « grain » de l’objet texte a
été changé, comme si l’on avait utilisé un nouveau microscope, beaucoup plus puissant, capable de
modifier l’échelle de notre perception. En outre, la réflexion sur l’énonciation a permis de passer
sans solution de continuité d’une linguistique de la phrase à une linguistique du discours. Ici ce sont
plutôt les courants pragmatiques qui ont exercé une influence décisive : en particulier à travers la
notion de genre qui permet d’envisager les textes comme traces d’activités qui s’exercent dans le
cadre d’institutions de parole, de normes partagées. Comme tout comportement social, l’énonciation
littéraire est apparue soumise à la fois à des normes sociales très générales et à des normes de
discours spécifiques.
À un second niveau, une perspective d’analyse du discours contribue à faire sauter ces deux verrous
que sont la restriction de l’étude aux Œuvres (c’est-à-dire aux « grandes » œuvres) et l’opposition
entre des approches « internes » et des approches « externes » des textes, renvoyées tantôt au
domaine peu assuré de « l’histoire littéraire », tantôt à la sociologie ou à la psychologie, ou plus
largement aux sciences humaines et sociales. Ainsi, au lieu de demeurer dans l’opposition
texte/contexte qui délimite l’espace traditionnel des études littéraires, on réfléchit en termes de
discours littéraire et l’on déplace l’axe d’intelligibilité : du texte vers un dispositif de parole où les
conditions du dire traversent le dit et où le dit renvoie à ses propres conditions d’énonciation (le
statut de l’écrivain associé à son mode de positionnement dans le champ littéraire, les rôles attachés
aux genres, la relation au destinataire construite à travers l’œuvre, les supports matériels et les
modes de circulation des énoncés…). Dans cette perspective, énoncer de la littérature, c’est à la fois
s’appuyer sur un dispositif de communication et le valider à travers cette énonciation même.
Fonte: Adaptado de Dominique Maingueneau, « Linguistique, littérature, discours littéraire », Le français aujourd'hui 2011/4
(n°175), p. 75-82.
Disponível em: http://www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2011-4-page-75.htm . (Acesso em: 07/09/2015)
RESPONDA ÀS QUESTÕES CONFORME INFORMAÇÕES CONTIDAS NO TEXTO.
QUESTÃO 1
De acordo com o primeiro parágrafo, é correto afirmar que:
(A) A linguística é meramente uma disciplina auxiliar ao estudo da literatura.
(B) O papel essencial dos linguistas é apenas fornecer aos especialistas da literatura instrumentos
para analisar os textos que lhes interessam.
(C) Aqueles que trabalham na perspectiva da pragmática ou da análise do discurso fornecem uma
concepção redutora da análise literária.
(D) Certamente, a linguística fornece instrumental analítico ao estudo literário, mas
compreender a linguística apenas como disciplina auxiliar revela-se uma concepção redutora.
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QUESTÃO 2
Assinale a alternativa correta:
(A) O estruturalismo literário entendia apoiar-se nos progressos da linguística para elaborar
uma verdadeira ciência do texto literário.
(B) Os defensores do estruturalismo literário, como os críticos temáticos, provinham claramente da
estilística orgânica.
(C) A crítica temática, em decadência até os anos 1960, era pouco cuidadosa com estudos
gramaticais.
(D) Os trabalhos do estruturalismo literário recorriam a noções da linguística, tais como grupos
nominais, determinação, aspecto, tematização, variação, entonação, etc.
QUESTÃO 3
Explique o que é a “estilística escolar”.
A estilística escolar é uma estilística dos meios de expressão, ou seja, que considera possível
estabelecer relações sistemáticas entre procedimentos linguísticos e efeitos sobre o leitor. Desse
modo, ela crê que o texto é o resultado da boa utilização das ferramentas disponíveis no
repertório linguístico, gramatical ou retórico do escritor.
QUESTÃO 4
Caracterize os aspectos principais da “estilística orgânica”.
A estilística orgânica concebe a obra literária como a expressão da consciência do sujeito
escritor, que exprime, através dela, sua visão de mundo. Para ela, a noção de estilo não se reduz
a uma certa maneira de manipular os recursos da língua. O objeto visado por essa estilística é a
consciência criadora do escritor, expressa na e pela sua obra.
QUESTÃO 5
Explique a distinção estabelecida no quinto parágrafo entre a estilística escolar e a orgânica.
Para a estilística escolar, trata-se de verificar se um procedimento linguístico foi mais ou menos
bem sucedido em função da finalidade para a qual ele foi utilizado. Já na estilística orgânica,
não se trata de avaliar o sucesso ou insucesso dos recursos linguísticos empregados, pois, para
ela, cada obra é única, define suas próprias normas, é incomparável com outras.
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QUESTÃO 6
Assinale a alternativa correta:
(A) A narratologia, em débito com empréstimos terminológicos e principalmente metafóricos,
desenvolveu-se, sendo sua referência precisa a linguística.
(B) A poética prolongou os estudos dos Formalistas russos, sendo que deve muito ao estudo das
línguas naturais.
(C) Os estudos do vocabulário das obras literárias inseriam a trama sintática ou textual em redes de
unidades “representativas” das obras.
(D) A preferência por estudos de vocabulário se explica também pela facilidade de extrair daí
interpretações psicológicas ou sócio-históricas.
QUESTÃO 7
Assinale a alternativa incorreta:
(A) Os estudos de estilística predominam até os anos 1960.
(B) O divórcio entre linguística e estudo literário se dá nos anos 1960.
(C) O auge do estruturalismo literário ocorre nos anos 1960.
(D) A aliança entre linguística e estruturalismo literário acontece durante os anos 1960.
QUESTÃO 8
Cite os dois obstáculos que a análise do discurso permitiu superar no estudo das obras
literárias.
O primeiro obstáculo que a análise do discurso permitiu superar foi a restrição ao estudo das
“Grandes Obras”, o interesse exclusivo pelo cânone literário. O segundo obstáculo superado foi
a oposição entre abordagens internas e externas do texto literário, as primeiras que privilegiavam
sua materialidade linguística, textual e estrutural, enquanto as últimas preconizavam os aspectos
históricos, sociais, ideológicos da literatura.
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QUESTÃO 9
Sobre a estilística do texto literário (mencionada no antepenúltimo parágrafo), podem ser
feitas as seguintes afirmações, exceto:
(A) Oferecia instrumentos de análise muito mais eficazes, podendo ser comparados a um
microscópio mais potente, capaz de modificar a escala de nossa percepção.
(B) Prevaleciam aí os instrumentos de análise da estilística dos meios de expressão, como aqueles
contidos nos manuais de M. Cressot (1947) e J. Marouzeau (1941).
(C) Pôde rapidamente integrar os concursos para professores de francês.
(D) Chegou até a penetrar os programas do ensino secundário, sobretudo com a reforma curricular
de 1996.
QUESTÃO 10
Sobre as relações entre linguística e estudo literário a partir dos anos 1970, é possível afirmar,
exceto:
(A) Inicialmente, o estruturalismo literário refluiu, considerando que a experiência de aliar-se à
linguística havia fracassado.
(B) A linguística, por sua vez, focalizou-se no estudo da língua, renunciando a exportar seus
conceitos e método para outras disciplinas.
(C) Durante os anos 1980, uma reconfiguração nos estudos linguísticos permitiu que literatos e
linguistas restabelecessem gradativamente o contato sobre diferentes bases.
(D) Conclui-se que a linguística havia ultrapassado o seu papel no estudo da literatura, e desde
então as relações entre as duas disciplinas permanecem cortadas.
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