Colloque International La notion de "victime" : récits, discours et représentations dans les espaces lusophones et hispanophones Université de Caen Basse-Normandie 19-20 mai 2014 La notion de « victime » est de plus en plus présente dans les travaux qui portent sur les passés douloureux. Que l’on parle de guerres, de génocides, de dictatures, elle fait généralement référence aux acteurs qui ont souffert des conséquences de ces événements. Toutefois, sa définition a toujours posé problème. Ainsi, pendant longtemps, on a surtout parlé de « témoins » accordant ainsi peu de place à la « victime ». Á titre d’exemple, si l’on pense aux textes de Primo Levi, ou aux travaux du philosophe Giorgio Agamben, le terme de « victime » est très peu utilisé. En France, les travaux récents de Didier Fassin et Richard Rechtman (L’Empire du traumatisme. Enquête sur la condition de victime, Paris, Flammarion, 2007) permettent d’établir une généalogie de la figure de la « victime » et d'en comprendre l'évolution. Selon les auteurs, c’est dans le cadre d’une procédure judiciaire (procès Touvier, Papon et Barbie), et suite à une reconnaissance médicale, que la « victime » devient une figure légitime dans un espace social. Si les travaux de Fassin et Rechtman, et ce ne sont pas les seuls, s’orientent progressivement vers les « victimes mobilisées », celles qui se regroupent au sein de collectifs et/ou d’associations, ils nous éclairent sur l’évolution de cette « figure » et, surtout, insistent sur un élément fondamental dans la construction de la condition de « victime » : l’importance du contexte social et politique dans l’utilisation ou la définition du terme. Partant de ce constat, ce colloque souhaite alimenter les réflexions sur la notion de « victime » au XXème et au XXIème siècles en s’intéressant plus particulièrement aux aires géographiques hispanophones et lusophones. Depuis plus d’une vingtaine d’années, la Guerre Civile et le Franquisme en Espagne, la dictature de Salazar au Portugal et les guerres coloniales en Angola, Guinée-Bissau et au Mozambique, la dictature de Pinochet au Chili, celle des Juntes militaires en Argentine et au Brésil et la dictature Civico-militaire en Uruguay ont fait l’objet de nombreux travaux scientifiques. Ces recherches, qui s’alimentent des travaux qui portent sur la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, élargissent les réflexions sur les « passés qui ne passent pas » en s’intéressant aux contextes politiques et sociaux qui ont favorisé l’émergence de ces régimes, leurs mises en place, leurs continuités, leurs fins et leurs conséquences dans l’actualité. Au cœur de ces travaux se trouvent de nombreux acteurs victimes, bourreaux, membres de la société civile, classes politiques, intellectuels, etc.- qui ont été à l’initiative ou ont collaboré à de nombreuses actions qui les ont amenés à raconter leurs expériences et, souvent, à se définir par rapport à la figure de la « victime ». Dans la recherche, à l’instar des travaux français, la notion de « victime » est de plus en plus présente dans les productions scientifiques. Alors que la « victime » était évoquée 1 auparavant dans le cadre de travaux amples, elle fait maintenant l’objet de travaux à part entière de la part de nombreux chercheurs. Le colloque La notion de "victime" : récits, discours et représentations dans les espaces lusophones et hispanophones sera l'occasion d’élargir le débat en s’intéressant à la notion de « victime » dans les récits, les discours et les représentations portant sur les passés douloureux (récits de l’exil, de la prison, des centres de détention et de torture et de proches ; témoignages auprès d’instances étatiques, juridiques nationales et/ou supranationales, des médias nationaux et/ou étrangers ; films de fiction ou documentaires ; œuvres picturales, photographiques, etc. ; musées ou espaces pour la mémoire, mémoriaux, monuments ; discours de mobilisations de victimes) et, en particulier, d'en interroger l'utilisation et la pertinence, de questionner leur statut et leur rôle ainsi que ceux de leurs auteurs et, plus largement, d’étudier les diverses représentations propres à une atmosphère socioculturelle donnée. Organisateurs : Georges Da Costa (ERLIS - Université de Caen Basse-Normandie) Nadia Tahir (ERLIS - Université de Caen Basse-Normandie) Conseil Scientifique : Viviana Agostini-Ouafi, Université de Caen Basse-Normandie Sandra Assunçao, Université Paris X Nanterre Maud Chirio, Université Paris-Est Marne-la-Vallée Claudia Feld, CONICET-Instituto de Desarrollo Economico (Argentine) José Luis Ledesma, Universidad de Zaragoza (Espagne) Yves Léonard, Sciences Po Paris - Centre d'Histoire de Sciences Po Modalités de soumission : Les propositions de communications (un résumé de 500 mots et une notice biographique de 100 mots, en français) sont à envoyer à [email protected] et [email protected] avant le 30 septembre 2013. Les réponses aux intervenants seront envoyées courant décembre 2013. 2 Coloquio Internacional La noción de “víctima”: relatos, discursos y representaciones en las áreas geográficas hispanohablantes y de habla portuguesa Université de Caen Basse-Normandie (Francia) 19-20 de mayo de 2014 La noción de “víctima” está cada vez más presente en los trabajos enfocados en el estudio de los “pasados traumáticos”. Al hablar de guerras, genocidios o dictaduras, nos referimos generalmente a los actores que han padecido las consecuencias de tales acontecimientos. Así es como durante mucho tiempo se ha hablado, sobre todo, de “testigos” dando entonces menos importancia a la « víctima ». Como ejemplo, podemos citar, los textos de Pirmo Levi, o los trabajos del filósofo Giorgio Agamben, en los cuales la palabra “víctima” aparece muy poco. En Francia, los trabajos recientes de Didier Fassin y Richard Rechtman (L’Empire du traumatisme. Enquête sur la condition de victime, Paris, Flammarion, 2007) han permitido establecer una genealogía de la figura de la “víctima” para entender su evolución. Según los autores, la “víctima” se convierte en una figura legítima en el ámbito social, dentro de los límites del marco judicial, tras obtención del reconocimiento médico. Si los trabajos de Fassin y Rechtman no son los únicos que se centran cada vez más en las “víctimas movilizadas”, aquellas que se reúnen en torno a organizaciones y/o asociaciones, lo cierto es que han supuesto avances significativos para entender la evolución de esta noción en general. En efecto, ambos insisten en un elemento fundamental en la construcción de la noción de “víctima”: la importancia del contexto social y político en su uso y definición. Teniendo en cuenta este último punto, este coloquio se plantea alimentar las reflexiones sobre la noción de “víctima” en el siglo XX y XXI, centrándose en las aéreas geográficas hispanohablantes y de habla portuguesa. Desde hace más de veinte años, la Guerra Civil y el Franquismo en España, la dictadura de Salazar en Portugal y las guerras coloniales en Angola, Guinea-Bissau y Mozambique, la dictadura de Pinochet en Chile, la de las Juntas militares en Argentina y Brasil y la dictadura cívico-militar en Uruguay han sido objeto de numerosos trabajos científicos. Estas investigaciones, sustentadas asimismo por trabajos sobre la Segunda Guerra Mundial y la Shoah, han conseguido ampliar las reflexiones sobre estos “pasados que no pasan”, retomando la expresión de Henry Rousso, analizando los contextos políticos y sociales que han permitido la emergencia de estos regímenes, su instauración, su continuidad, sus objetivos y sus consecuencias en la actualidad. Numerosos actores (víctimas, represores, miembros de la sociedad civil, grupos políticos, intelectuales, etc.) ocupan un lugar central en estos trabajos ya que son el punto de partida o han colaborado en acciones que les han llevado a contar su experiencia y, a menudo, a definirse en relación con la figura de la “víctima”. 3 En la comunidad científica internacional, igual que ocurre en Francia, la noción de “víctima” está cada vez más presente. Si en otro tiempo se evocaba dentro de trabajos de carácter general, hoy es el objeto de análisis específicos por varios investigadores. El coloquio La noción de “víctima”: relatos, discursos y representaciones en los espacios hispanohablantes y de habla portuguesa ofrecerá la oportunidad de ampliar los debates abiertos hasta ahora en el medio universitario, analizando esta noción a través de los relatos, discursos y representaciones vinculados a los “pasados traumáticos” (relatos del exilio, de la cárcel, de los centros de detención y de tortura, de los familiares; testimonios ante instancias estatales, jurídicas nacionales y/o supranacionales, ante medios de comunicación nacionales y/o extranjeros; películas de ficción y documentales; obras pictóricas, fotográficas, etc.; museos o espacios por la memoria, memoriales, monumentos; discursos de colectivos de víctimas) y, en particular, reflexionando sobre su uso y su pertinencia e interrogando su estatuto y su papel así como el de los que la utilizan. Los trabajos presentados permitirán entonces analizar las diversas representaciones propias de un ámbito sociocultural dado. Organizadores: Georges Da Costa Nadia Tahir (ERLIS - Université de Caen Basse-Normandie) Consejo Científico : Viviana Agostini-Ouafi, Université de Caen Basse-Normandie Sandra Assunçao, Université Paris X Nanterre Maud Chirio, Université Paris-Est Marne-la-Vallée Claudia Feld, CONICET-Instituto de Desarrollo Economico (Argentine) José Luis Ledesma, Universidad de Zaragoza (Espagne) Yves Léonard, Sciences Po Paris - Centre d'Histoire de Sciences Po Modalidades de propuesta: Las propuestas para las ponencias (un resumen de 500 palabras y una corta reseña biográfica de 100 palabras, en francés) han de ser enviadas a [email protected] y [email protected] antes del 30 de septiembre de 2013. Los interesados recibirán una respuesta durante el mes de diciembre de 2013. 4 Colóquio Internacional A noção de vítima : narrativas, discursos e representações nas áreas de língua portuguesa e espanhola Universidade de Caen Basse-Normandie 19 e 20 de Maio de 2014 A noção de “vítima” está cada vez mais presente nos estudos que tratam de passados dolorosos. Que sejam guerras, genocídios ou ditaduras, ela faz em geral referência aos actores que sofreram das consequências desses acontecimentos. Contudo, a sua definição foi sempre problemática. Assim, durante muito tempo, falou-se principalmente de “testemunhos” e não de “vítimas”. Por exemplo, nas obras de Primo Levi ou do filósofo Giorgio Agamben, a palavra é pouco utilisada. Em França, os recentes estudos de Didier Fassin e Richard Rechtman (L’Empire du traumatisme. Enquête sur la condition de victime, Paris, Flammarion, 2007) permitem de estabelecer uma genealogia da figura da “vítima” e de compreender sua evolução : para estes investigadores, é no contexto de um procedimento judicial, e na sequência de um reconhecimento medical, que a “vítima” se torna uma legítima figura dentro de um espaço social. Se os trabalhos de Fassin e Rechtman ─ e não são os únicos ─ se orientam progressivamente para as “vítimas mobilizadas”, isto é as que se juntam em coletivos e/ou associações, eles esclarecem a evolução desta figura e, sobretudo, insistem sobre um elemento fundamental na construção da condição de “vítima”: a importância do contexto social e político na utilização ou na definição da palavra. No seio desses estudos encontram-se numerosos actores ─ vítimas, carrascos, membros da sociedade civil, classes políticas, intelectuais, etc. ─ que foram iniciadores ou colaboraram a numerosas acções que os conduziram a narrar as suas experiências e, frequentemente, a definir-se em relação à figura “da vítima”. A partir desta constatação, este colóquio deseja estimular as reflexões sobre a noção de “vítima” durante os séculos XX e XXI, interessando-se mais particularmente às áreas geográficas de língua espanhola e portuguesa. Já desde mais de vinte anos que a Guerra Civil e o Franquismo em Espanha, que a ditadura de Salazar em Portugal e as guerras coloniais em Angola, Guiné-Bissau e Moçambique, que a ditadura de Pinochet no Chili, que a das Juntas militares na Argentina e no Brasil e que a ditadura civil-militar no Uruguai foram assuntos de diversos estudos científicos. Essas pesquisas, alimentando-se dos estudos sobre a Segunda Guerra Mundial e sobre a Shoah, estendem as reflexões sobre os “passados que não passam” ao interessar-se aos contextos políticos e sociais que favoreceram a emergência desses regimes, seus estabelecimentos, suas continuidades, suas quedas et suas consequências na actualidade. No seio desses estudos encontram-se numerosos actores ─ vítimas, carrascos, membros da sociedade civil, classes políticas, intelectuais, etc. ─ que foram iniciadores ou colaboraram a numerosas acções que os conduziram a narrar as suas experiências e, frequentemente, a definir-se em relação à figura “da vítima”. 5 Na investigação, ao exemplo dos estudos franceses, a noção de “vítima” está cada vez mais presente nas produções científicas. Até agora a “vítima” era evocada no âmbito de análises mais amplas. Hoje, ela é o principal assunto de vários estudos. O colóquio A noção de “vítima”: narrativas, discursos e representações nas áreas de língua portuguesa e espanhola será a ocasião de ampliar o debate ao interessar-se à noção de “vítima” nas narrativas, nos discursos e nas representações relativas aos passados dolorosos (narrativas de exílio, de prisão e de tortura; testemunhos para organismos estaduais, jurídicos nacionais e/ou supranacionais, para a imprensa nacional e/ou estrangeira; filmes de ficção ou documentários; obras picturais, fotógraficas, etc.; museus ou espaços para a memória, memoriais, monumentos; discursos de mobilização de vítimas) e, em particular, de interrogar a utilização e a pertinência dessa noção, de questionar seu estatuto e seu papel bem como os dos seus autores, e, mais amplamente, estudar as diversas representações próprias a uma determinada esfera sociocultural. Organizadores: Nadia Tahir (ERLIS - Universidade de Caen Basse-Normandie) Georges Da Costa (ERLIS - Universidade de Caen Basse-Normandie) Conselho Científico : Viviana Agostini-Ouafi, Université de Caen Basse-Normandie Sandra Assunçao, Université Paris X Nanterre Maud Chirio, Université Paris-Est Marne-la-Vallée Claudia Feld, CONICET-Instituto de Desarrollo Economico (Argentine) José Luis Ledesma, Universidad de Zaragoza (Espagne) Yves Léonard, Sciences Po Paris - Centre d'Histoire de Sciences Po Modalidades de participação: As propostas de comunicações (um resumo de 500 palavras e uma nota biográfica de 100 palavras, em francês) terão de ser enviadas ao [email protected] [email protected] antes do 30 de setembro 2013. As respostas aos participantes serão enviadas durante o mês de Dezembro de 2013. 6 e