lettre 10 – septembre 2015
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LE MOT DU CRIF
Voici le dixième numéro de la Lettre du CRIF qui arrive légèrement, on dirait, en retard. Fin
d’une année de grève dans les universités de l’État de São Paulo, cela en 2014, les éditeurs de
cette modeste publication ont eu beau chercher un peu partout des textes, des traductions mais
aussi des collaborateurs — eux qui font la clé d’un vrai succès ! — on ne les trouvait pas. Cela
n’était, pourtant, que partie remise et voilà ce recueil qui compte une première rubrique
consacrée aux actualités de notre Institut et aux événements prévus au deuxième semestre de
2015, dont fait partie la table-ronde Autour de Barthes, qui sera organisée par le CRIF dans le cadre
des commémorations du centenaire de naissance de Roland Barthes et comptera sur la
participation des professeures Maria Angélica Deângeli et Flávia Nascimento Falleiros. Celle-ci
sera également l’invitée de notre rubrique Entretien, qui porte sur quatre romans africains, et qui
sera suivi par la traduction au portugais de quelques fragments de l’Anthologie nègre de Blaise
Cendrars, publié originalement en 1920. Finalement, nous avons la contribution des étudiants en
deuxième année du cours de Traducteur sur les habitudes alimentaires au Brésil, dont l’esprit
anthropologique n’est que fortuit. Bonne lecture !
Sans mors, sans éperon, sans bride
Pour nous contacter
Centre de Ressources et Informations en Français
UNESP / IBILCE
R. Cristóvão Colombo, 2265
15054-000 – São José do Rio Preto – SP – Brésil
[email protected]
facebook.com/crif.ibilce
Responsables de cette Lettre
Pablo SIMPSON – IBILCE/UNESP
Beatriz CURTI – Monitrice du CRIF
Photo de couverture : Mokolo, Cameroun, P. Simpson (2011)
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actualités
◈ Le Centre de ressources et informations en français (CRIF) et le projet
Cinemart/Agitart de l’Université de l’État de São Paulo (UNESP) ont eu le
grand plaisir d’avoir reçu en novembre 2014 la visite de Jean-Luc Puyau,
attaché de coopération pour le français du Consulat Général de France à
São Paulo, pour une Journée d'expression française. Au cours de cette
journée, nos étudiants ont présenté leurs travaux dédiés aux littératures
francophones et à la langue française. Nous avons compté également sur
la présence par visioconférence de nos étudiantes-lectrices Rayza
Giardini et Laís Pecorari, qui sont actuellement en France dans le cadre
du Programme de mobilité UNESP-Montpellier 3. Lors d'un débat
coordonné par M. Puyau, il a été l’occasion de revenir sur des projets
communs mais aussi d’échanger sur l’avancée de la coopération entre
l’UNESP/IBILCE et le Consulat Général de France.
◈ En 2015, le III Congrès International du PPG-Lettres et le XVI
Séminaire d’Études Littéraires (SEL) auront lieu du 14 au 16 octobre. En
ayant comme thème « Les chemins de la Littérature: Contacts, Contextes
& Contrastes », cet événement réunira des spécialistes, professeurs et
étudiants du troisième cycle pour des échanges scientifiques autour de
travaux de recherche. Vous pouvez suivre la programmation sur
http://www.ibilce.unesp.br/#!/eventos472/16sel/apresentacao/.
◈ Le VII Séminaire d’Etudes Linguistiques de l’UNESP (SELin) aura
lieu du 17 au 19 novembre prochain. Cet événement réunira des
chercheurs de troisième cycle de l’IBILCE/Unesp et la FCLAr/Unesp pour
qu’ils puissent présenter leurs projets et faire des échanges scientifiques.
Vous pouvez suivre la programmation du SELin 2015 sur
http://selinunesp.wix.com/selin2015.
◈ Le 16 novembre prochain le CRIF recevra une table-ronde dans le
cadre des commémorations du centenaire de naissance de Roland
Barthes. Elle comptera sur la participation des professeures Maria
Angélica Deângeli, Flávia Nascimento Falleiros et Pablo Simpson.
◈ Avez-vous besoin de venir au CRIF ? Vous pouvez vérifier notre
disponibilité d'horaires et prendre rendez-vous à travers notre adresse
[email protected]. Nous vous invitons également à suivre notre page
Facebook sur facebook.com/crif.ibilce. Envoyez-nous des suggestions.
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Carte postale
de
Rayza Giardini
Actuellement, j’habite à Montpellier,
qui est une ville située au sud de la
France, où j’étudie Lettres et où je
travaille comme enseignante de
portugais.
À Montpellier, il y a environ quatre
cent mille habitants. Cette ville est la
capitale de la région du LanguedocRoussillon.
Au cours de l’été, des personnes de
toute l’Europe viennent passer leurs
vacances à Montpellier et visiter nos
plages d’ici comme Palavas-de-flots,
qui est considérée la plage la plus
connue de Montpellier.
plageson
la plus
connue
de Montpellier.
Ici, il fait très chaud pendant l’été. C’est une ville reputéelapour
climat
doux
et ensoleillé. À
l’automne, il fait plus froid, mais ce n’est pas comme à Paris par exemple, ou au nord à cette
époque de l’année. À l’hiver, c’est rare d’avoir de la neige.
Montpellier est une ville universitaire. Il y a trois Universités : l’Université Paul – Valéry III,
l’Université Montpellier II et l’Université de Médicine ; alors, il y a beaucoup d’étudiants qui sont
venus de différents lieux du monde. Par conséquent, Montpellier est une ville où il y a beaucoup
de jeunes.
Par rapport au moyen de locomotion, il y a les bus et les trams. Il y a quatre lignes de tram. Les
lignes qui ne sont pas desservies par le tram le sont par les bus, mais les trams sont plus
attractifs. Ils sont plus vite !
À Montpellier, il y a « les hivernales » qui est le festival d’hiver qui a lieu tous les jours pendant
un mois. Le même genre de festival a lieu aussi pendant l’été.
Aux festivals d’été et d’hiver, il y a beaucoup de groupes musicaux et de ventes de nourriture, de
boissons, de vêtements. Tous les gens peuvent profiter des attractions gratuites et il y a des
choses pour les enfants aussi.
En 2015, nous allons avoir la première « Fête des lumières » à Montpellier. Il s’agit de
décorations avec des lumières dans plusieurs parties de la ville. Cette fête est très célèbre à Lyon.
Le lieu le plus important de Montpellier est La Place de la Comédie. Tous les événements les plus
importants se passent là-bas. Il y a toujours de la musique et aussi des restaurants, des
supermarchés, etc. Cette place n’est jamais vide !
Alors, je peux dire que c’est magnifique vivre ici. J’aime bien cette ville : son architecture, son
climat, ses habitants, ses fêtes, ses plats typiques... C’est une expérience vraiment unique et
spéciale d’être là !
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Entretien
Flávia Nascimento Falleiros
Professeur de Théorie de la littérature à l’Université de l’État de São Paulo (U NESP), Flávia
Nascimento Falleiros a récemment donné une série de conférences à l’École Normale
Supérieur de Paris dans le cadre du séminaire de Littérature Comparée de Déborah LévyBertherat « Enfants sans foi ni loi ». Consacrées au personnage de l’enfant-soldat dans
quelques récits africains contemporains, c’est le moment d’en revenir à l’essentiel.
Comment avez-vous eu l’idée d’un cours sur le personnage
romanesque de l’enfant-soldat ?
J’ai eu l’idée d’un cours sur le personnage de l’enfant-soldat après
avoir traduit, pour une maison d’édition brésilienne (Estação
Liberdade) un roman de l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma
intitulé Allah n’est pas obligé (en portugais, Alá e as crianças-soldados).
Pour la traduction, j’ai fait une recherche sur le personnage de
l’enfant-soldat et j’ai constaté qu’il apparaît – Histoire oblige – dans
plusieurs autres récits africains contemporains. Quelques années
après la publication de cette traduction, j’ai présenté un travail sur ce
thème dans une journée d’études à la Faculté de Porto. J’ai rencontré
à l’occasion une collègue de l’Ecole Normale Supérieure de Paris,
Déborah Lévy-Bertherat, qui m’a invitée à intervenir, en tant que
Professeur étranger, dans ces séminaires à Paris, autour de ce thème.
Pour cela, j’ai élargi le spectre et, au roman de Kourouma, j’ai ajouté
d’autres romans africains ayant comme personnage central l’enfantsoldat. C’est ainsi que le cours a pris forme.
Pouvez-vous nous parler un peu de la réflexion que vous avez présentée lors de ces
séminaires ?
Je suis partie dans un premier temps de quelques idées de Walter Benjamin. En 1933, on le
sait, il affirmait que la barbarie vécue, lors de la Première Guerre mondiale, par toute une
génération de jeunes Européens le rendait assez sceptique sur les possibilités réelles de
transmission de l’expérience historique par le moyen du récit. Quelques années plus tard,
après l’impact de la Seconde Grande Guerre et la révélation terrible des camps
d’extermination nazis, d’autres se sont penchés sur le récit en tant que possibilité, ou non,
de témoignage : tel est le cas de Giorgio Agamben, qui a réfléchi sur les écrits de Primo
Lévi, survivant des camps. En prenant comme point de départ, assez librement, les
perspectives ouvertes par ces penseurs et en élargissant la pertinence de leurs réflexions à
un tout autre domaine, je me suis interrogé, dans mes cours, sur le sens d’un certain
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nombre de récits récemment publiés par des écrivains d’Afrique noire (Côte-d’Ivoire,
Congo, Nigéria), dont le thème fédérateur est le personnage de l’enfant-soldat, cet
effrayant héros contemporain. J’ai ajouté au roman de Kourouma ci-dessus cité le texte
posthume et inachevé qui serait sa continuation, intitulé Quand on refuse on dit non
(2004). Et j’ai proposé également aux étudiants la lecture du roman Johnny Chien
Méchant, d’Emmanuel Boundzéki Dongala (2008), un écrivain congolais, et le récit d’un
auteur nigérian, Chris Abani, intitulé Comptine pour l’enfant-soldat (traduit de l’anglais
par Anne Wicke, Paris, et publié chez Albin Michel en 2011). Dans ces textes, l’enfantsoldat semble investi d’une tâche de la plus grande importance: raconter les guerres
ethniques dans un certain nombre de pays du continent. Grâce à l’écriture, son expérience
vécue devient experimentum linguae. Le personnage de l’enfant-soldat serait ainsi
emblématique du passage de l’enfance à la vie adulte, de la voix au langage, du phonè au
logos, de l’âge de la non-parole, enfin – car il faut rappeler que le mot latin in-fans veut
dire, étymologiquement, « celui qui ne parle pas », à celui de la prise de parole (Agamben).
La tâche de l’enfant-soldat – raconter contre l’oubli – est également éthique et, dans un
sens plus large, psychique même, car les mots peuvent aider à enterrer les morts, ce qui
rend ce personnage proche de l’historien d’aujourd’hui. S’il est vrai que « contemporain
est celui qui reçoit en plein visage le faisceau de ténèbres qui provient de son temps »
(Agamben), nous pouvons dire que le personnage de l’enfant-soldat est là pour faire
éclater l’épouvante du nôtre. Lors des séminaires à l’Ecole Normale, j’ai essayé de montrer
quels sont les procédés narratifs et les aspects formels de ces textes qui nous permettent
d’interpréter le personnage de l’enfant-soldat comme une allégorie du témoin. Je me suis
opposée ainsi à l’idée de l’impossibilité de transmission de l’expérience par le récit, dont
parlait Benjamin à propos des récits ultérieurs à la guerre de 1914-1918, dans le cadre des
littératures européennes. J’ai conclu par ailleurs qu’il nous serait impossible de
comprendre le personnage réel de l’enfant-soldat sans en faire l’historicisation. Cela
revient à dire que le personnage romanesque est tout à fait inséparable du personnage
réel, de même que la littérature africaine moderne, dans son ensemble, est inséparable de
la préoccupation, fort légitime, des écrivains africains avec l’Histoire.
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Antologia negra
de Blaise Cendrars
Blaise Cendrars, pseudônimo de Frédéric Louis Sauser (1887-1961) foi um dos mais
importantes escritores das vanguardas do início do século XX. Poeta, autor de Prose du
Transsibérien et de la petite Jeanne de France (1913) ou de Dix-neuf poèmes élastiques
(1919), publicou também romances como L’Or (1925). Em visita ao Brasil por convite de
Paulo Prado, esteve próximos de vários de nossos escritores, como Sérgio Milliet, Mário
de Andrade e Oswald de Andrade, que sofreria sua influência, e de artistas como Tarsila
do Amaral, Di Cavalcanti e Brecheret. Recentemente a revista Sibila publicou on-line a
tradução de nove poemas de Cendrars feita em 1956 por Patrícia Galvão, a Pagu, para o
jornal de Santos A Tribuna. cf. sibila.com.br (17 de maio de 2014).
Antologia negra, publicada em 1921, é uma reunião de contos da tradição oral africana
compilados por Cendrars de inúmeras fontes, línguas e dialetos, e traduzidos ao francês
por missionários e exploradores. Os fragmentos aqui reunidos, provenientes da edição da
Buchet/Chastel de 1947, foram traduzidos pelos estudantes do 4º ano do curso de Letras
noturno da Unesp de São José do Rio Preto como exercício de tradução. Estão
apresentados respeitando a ordem de sua aparição na edição original, embora
estivessem aí organizados em capítulos temáticos, como o primeiro deles, dedicado às
“Lendas cosmogônicas”, do qual se extraiu o texto “A lenda da criação”.
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A LENDA DA CRIAÇÃO
tradução de Suzel Domini
Quando as coisas ainda nem eram, Mébère, o Criador, fez o
homem com terras de argila. Ele tomou a argila e transformou-a em
homem. O homem teve aí o seu começo, e ele começou como
lagarto. Mébère colocou o lagarto-argila em uma bacia de água do
mar. Cinco dias: ele passou cinco dias com a cria numa bacia de
águas; e afundou-a nas águas. Sete dias; o lagarto-homem esteve,
por sete dias, mergulhado. No oitavo dia, Mébère olhou-o. E eis que
o lagarto emerge; ele está fora das águas. É homem. E disse ao
Criador: “Obrigado.”
POR QUE O MUNDO FOI POVOADO
tradução de Giovana Carvalho Franco de Salles
Abasi ergueu-se, sentou-se, fez todas as coisas superiores, todas
as coisas inferiores, a água, a floresta, o rio, as fontes, os animais da
floresta; fez todas as espécies de coisas no mundo todo. Não fez o
homem.
Todos os homens moravam no alto, com Abasi. Naquele tempo,
não havia nenhum homem nesse mundo baixo. Só havia os animais
da floresta, os peixes da água, os pássaros que vemos nos ares e
muitos outros seres que não é preciso enumerar. Mas o homem não
existia no mundo baixo. Todos os homens viviam em exílio,
moravam com Abasi, em sua aldeia. Quando Abasi se sentava e
comia, eles se juntavam a ele e a Altaï.
Por fim, Altaï chamou, Abasi respondeu e ela lhe disse: “ A
situação tal como está não é boa. Você possui aquela terra, possui
este céu em que eles moram, fez todo um lugar onde ficar e se não
colocar os homens ali, não será bom. Procure um jeito de pôr os
homens na terra, para que eles fiquem por lá e aí façam fogo, de
modo que o céu se aqueça, pois o frio é considerável já que não há
fogo na terra.”
A ORIGEM DA MORTE
tradução de Aline Gomes
A lua morre e retorna à vida. Ela diz à lebre: “Vá encontrar os
homens e diga-lhes: “Da mesma forma que eu morro e retorno à
vida, vocês devem também morrer e ressuscitar.””
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A lebre encontrou-se com os homens e disse-lhes: “Da mesma
forma que eu morro e não retorno à vida, vocês também devem
morrer e não ressuscitar.”” Quando ela retornou, a lua perguntou:
“Qual mensagem você levou aos homens?”
– Eu disse a eles: Da mesma forma que eu morro e não retorno
à vida, vocês também devem morrer e não ressuscitar.
– O que? Grita a lua! Você disse isso? Ela pega um bastão de
madeira e bate na boca da lebre, que se parte.
A lebre foge correndo.
A MORTE E A LUA
tradução de Aline Gomes
Um velho vê um morto sobre o qual caía a luz da lua. Reúne
um grande número de animais e diz: “Qual de vocês, meus corajosos,
quer levar o morto ou a lua ao outro lado do rio?”
Duas tartarugas se apresentam: a primeira, que tem longas
patas, pega a lua e chega sã e salva do outro lado do rio; a outra, que
tem patas pequenas, carrega o morto e se afoga.
É por isso que a lua morta reaparece todos os dias e o homem
morto não volta jamais.
O GÊNERO HUMANO
tradução de Aline Gomes
Três homens foram até Ouendé para expor seus desejos. Um
deles diz: “Eu quero um cavalo”. O outro diz: “Eu quero cães para
caçar na floresta”. O terceiro diz: “Eu quero uma mulher para me
saciar.”
E Ouendé deu tudo a eles: ao primeiro, um cavalo; ao
segundo, cães; e ao último, uma mulher.
Os três vão embora. Mas chega a chuva e eles ficam três dias
presos na mata. A mulher faz comida para todos os três. Então os
homens dizem: “Vamos voltar a Ouendé”. E vão.
Todos então pediram mulheres. E Ouendé mudou o cavalo em
mulher, e os cães também em mulheres.
Os homens vão embora. A mulher transformada a partir do
cavalo é gulosa. As mulheres feitas a partir dos cães são más, mas a
primeira mulher, aquela que Ouendé deu ao primeiro, é boa: é a mãe
do gênero humano.
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A ABÓBORA QUE FALA
tradução de Moises Baldissera da Silva
Era uma vez em uma grande aldeia, onde as crianças
brincavam no campo. Certa vez elas viram uma abóbora e disseram:
“A abóbora está grande.”
Então a abóbora de repente disse: “Me colha e eu te
colherei.”
As crianças voltaram para casa e disseram: “Mãe, no campo
tem uma abóbora que fala.”
A mãe disse: “Crianças, vocês estão mentindo.”
As moças que não tinham estado com elas, disseram: “Nos
levem até o lugar em que está a abóbora.”
Quando elas chegaram, disseram: “A abóbora está
grande.”
A abóbora não respondeu nada, mas permaneceu quieta e
não fez nenhum barulho. As moças voltaram para casa e disseram:
“Por que vocês nos enganaram e iludiram?”
As crianças riram e responderam: “Nos deixem ir lá e ver.”
Então elas foram e quando disseram: “A abóbora está
grande”, ela lhes respondeu “Me colha e eu te colherei.”
Assim, elas voltaram para casa e disseram: “Mãe, ela falou
de novo.”
As moças voltaram ao campo, mas a abóbora não
pronunciou palavra alguma.
A abóbora cresceu, estava grande como uma casa, e
capturava todos os homens. Exceto uma velha. Ela engoliu todos os
habitantes da aldeia e entrou no mar. A velha que sobrou trouxe ao
mundo um filho, que se tornou grande. Ele perguntou à sua mãe:
“Onde está meu pai?” Ela respondeu: “Seu pai foi engolido por uma
abóbora que está no mar.”
– “Vamos buscar meu pai”, ele disse.
Ele sai, e quando chega num lago grita: “Abóbora, saia!
Abóbora, saia! Abóbora, saia!”
Mas não vê nada. Então vai até outro lago e grita:
“Abóbora, saia!”
Ele avista as orelhas da abóbora, sente medo e sobe numa
árvore, lá do alto continua a gritar:
“Abóbora, saia! Abóbora, saia!”
Por fim, a abóbora aparece para perseguir quem gritava. Mas
ele escala outra árvore, vira para sua mãe e diz:
“Dê-me a aljava, que eu vou matá-la.”
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Então ele pega as flechas da aljava, atira e fere a abóbora.
Atira seis flechas. A abóbora urra tanto que se ouve até em Vouga.
Por fim morreu. O menino diz à sua mãe: “Traga minha faca.”
Com ela, fatia a abóbora; as pessoas saem dizendo:
“Quem nos libertou?”
– Eu!
– Agora então você será nosso chefe e nós o veneraremos.”
Ele virou chefe e recebeu suas propriedades de chefe.
A CONQUISTA DO DUNU
tradução de Ana Carolina Freschi
Nos velhos tempos só havia o dunu na casa das hienas, e os
homens ignoravam o seu uso.
Um dia, um homem chamado Siramaka ouviu um som de
tambor que foi agradável ao ouvido. Então, ele resolveu se apropriar
do instrumento que produzia esse som.
Ele se dirigiu para o lado de onde tinha ouvido o dunu tocando
e, assim, chegou à aldeia das hienas.
As feras o capturaram e o amarraram para impedir que ele
escapasse. Foi decidido que ele seria oferecido em sacrifício ao dunu
delas, cujo som era tão poderoso que a gente o teria ouvido ressoar
de Bamako assim que o tivessem batido em Bogandé.
Durante a noite, Siramaka conseguiu se livrar dos laços que
imobilizavam seus braços, agarrou o dunu e fugiu levando-o consigo.
Antes que as hienas soubessem da fuga, ele já havia retornado à sua
aldeia e estava batendo o dunu, cujo som atraiu grandes multidões
de curiosos.
Desde então, os homens possuem o dunu e seu uso foi
perpetuado entre eles.
DESCOBERTA DO VINHO DE PALMA
tradução de Sílvio Gois
Quando os Fântis foram do interior para a costa, os povos
que viviam nas florestas tentaram os impedir, mas os Fântis tiveram
que abrir caminho. Os batedores que iam à frente eram conduzidos
por um célebre caçador chamado Ansah. Este homem tinha consigo
um cachorro que sempre o acompanhava. Um dia quando estava de
guarda, o cachorro conduziu-o a uma palmeira derrubada por um
elefante que tinha feito um buraco com suas presas para beber a
seiva da planta. Ansah observou que a seiva escorria pelo buraco e,
com medo de experimentá-la, pois podia ser venenosa, deu um
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pouco do líquido a seu cachorro. No dia seguinte, vendo que o
animal não sofria nenhum mal, Ansah bebeu também um pouco.
Mas achou a bebida tão agradável que foi bebendo até cair bêbado.
E ele permaneceu desaparecido durante o dia inteiro, para
desespero dos Fântis e do rei que acreditava que ele estava perdido.
Ao recuperar os sentidos, encheu um pote de barro com esse licor e
o apresentou ao rei, descreveu seus efeitos e a forma com que foi
obtido. O rei, ao provar o vinho de palma, gostou tanto que bebeu a
ponto de ficar inconsciente. Ao ver isso, seu povo, crente que fora
envenenado, atirou-se sobre o caçador e o matou sem que tivesse
tido tempo para se explicar. Quando o rei acordou e descobriu o que
aconteceu, ficou muito triste e imediatamente condenou à morte
aqueles que mataram Ansah. Em memória deste, ordenou que o
vinho de palma fosse chamado de ansah.
A ORIGEM DOS PANOS
tradução de Monielly Serafim
Um jovem tinha uma irmã. Um dia, ela pediu para que ele a
acompanhasse a um lago onde queria ir lavar suas vestes. Ela tinha
medo de ir até lá sozinha. “Vá com sua irmã”, disse a mãe ao jovem.
“Tá bem”, responde. E ele partiu com a jovem.
Quando estavam no lago, o irmão sentou-se a certa
distância enquanto sua irmã lavava as roupas. Como ela estava sem
roupas, ele sentiu o desejo de se deitar junto dela e ficou cheio de
vergonha.
Eles voltaram para casa e o rapaz ficou doente de tanto que
reprimiu seu desejo. Quase morreu.
Seu pai perguntou a causa da sua dor. “É por dentro que eu
sofro” disse o jovem “o dia em que eu fui acompanhar minha irmã ao
lago, tive desejo dela e tenho muita vergonha disso”. — “É só isso?”
gritou o pai. “Nesse caso, não é nada ”. Ele chamou a filha. “Seu
irmão”, disse, “está doente porque deseja se deitar com você”.
A jovem opôs-se, envergonhada com o desejo do irmão.
“Se ele não se deitar com você”, o pai lhe disse, “ele
certamente morrerá”.
— “Está bem!”, responde ela, “eu aceito”.
Fecha-se a porta da casa. O irmão possui sua irmã e se cura.
Eis porque uma mulher não deve se deixar ver nua por um
homem. Quem a vir terá vontade de se deitar com ela. É para evitar
isso que todos usam roupas.
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ALGUNS PROVÉRBIOS FANG
tradução de Nicolas Pelicioni
Um dia a mais não faz o elefante apodrecer.
O uniforme de amanhã é idêntico ao de hoje.
Amanhã e hoje, mesmo sol e mesma lua.
O trabalho assíduo cansa a mulher, mas arruína o homem.
Se você quer paz, dê ouvidos às palavras de suas mulheres.
ALGUNS PROVÉRBIOS ENGOUDA
tradução de Nicolas Pelicioni
Quando o vento sopra, faz frio.
A velhice não tem remédio.
Um solteirão, ele mesmo cozinha.
Por mais esquecido que se seja, da boca a gente não esquece.
O ovo se tornará galo.
Quando cortamos madeira na floresta, o eco repete.
Cada tecido colorido tem seu nome.
Se não podemos construir uma casa, que nos abriguemos
numa cabana.
Os pequenos pássaros não podem voar, no entanto têm
plumas.
Aquele que desposa mulher bonita, desposa tormentos.
Um cão que não tem orelhas não é caçador.
O borralheiro ama de frente, despreza pelas costas.
A novidade é interessante na boca daquele que a traz.
O vazio não serve de apoio.
A mosca não se preocupa com a morte, só pensa em comer.
O açougueiro não conhece a qualidade do animal.
O que você não quer, deixe guardado.
O acúmulo faz um grande monte de sujeira.
À vista do gavião, não deixamos as galinhas no rochedo.
A palma da mão não engana.
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O indiscreto só guarda segredo do que ignora.
O homem astucioso anda torto.
Uma cama pequena não acolhe duas pessoas.
Vemos Vênus sempre ao lado da lua, e imaginamos que ela é
seu cão: Vênus não é o cão da lua.
Você procura uma galinha na feira, deseja comprá-la; se ela é
boa, o feirante não a vende.
Não é sem razão que se corre entre espinhos: se você não está
caçando a serpente, é a serpente que o caça.
Aquele que não pode com a formiga e encarniça o elefante,
acaba se perdendo.
O rio não está cheio a ponto de esconder os peixes ao olhar.
Quando o caramujo rasteja, arrasta consigo sua concha.
Sendo fortes como o búfalo, não temos chifres.
A força que desconhece objetivo é pai da preguiça.
Aquele que só tem olho para o arco, não pode atirar e matar o
animal.
O DIABO CIUMENTO
tradução de Paula Carolina Menezes
No país dos Bambaras, há uma região que se chama Baninko,
por causa do rio Baninko, que a atravessa antes de desaguar em
Dioliba (Nigéria), não muito longe de Bamako, a aproximadamente
três dias de caminhada dessa cidade.
Nessa região de Baninko, encontra-se uma aldeia de nome
Tiendougou. É uma aldeia maior que Faranah e que é bem próxima
do rio Baninko. Um homem dessa aldeia que se chamava
Bandiougou Kouloubaly ia um dia a seu roçado. No trajeto,
encontrou uma mulher de diabo que, da árvore onde se escondia, o
viu vir em sua direção e o achou interessante. Pensava que ele não se
faria de difícil porque, como todas as mulheres de diabo, ela era
muito bonita, e de qualquer maneira os homens não costumam
resistir .
Ela foi então ao encontro dele e sem mais delongas:
— Aonde você vai? — perguntou-lhe.
— Vou ao meu roçado! — respondeu Bandiougou.
— Pois bem, eu quero te ter como um bom amigo!
E o moço:
— Não peço nada mais, porque você é muito bonita!
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Bandiougou colocou sua arma no chão, pois a carregava
sempre consigo caso encontrasse uma caça. Começou a fazer
piadas. Ele e a mulher de diabo faziam o que sempre se faz nesses
casos e a conversa terminou quando, de repente, o diabo chegou.
Diante dessa cena, ele se irrita e dá um golpe de vara no homem. A
mulher de diabo não fica satisfeita. Começa a injuriar o marido e a
brigar com ele. Bandiougou aproveita para correr o quanto pode
para se salvar, deixando para trás sua arma. O diabo a pega para si.
Mas, depois desse episódio, o diabo em questão ficou furioso
e como que tolo. Não pode mais ver alguém da aldeia que não
espancasse. Até matou uma jovem, porque estava nervoso demais
para se vingar de outro jeito.
Você me pergunta como esses diabos são. Eu jamais os vi,
mas aqueles que viram dizem que eles têm cabelos longos, tão
longos que os fazem de almofada para se sentar em cima. Alguns
são grandes, outros pequenos, mas todos têm quatro olhos: dois
atrás e dois na frente. Isso é tudo o que sei. Não se esqueça do meu
presente.
Bois de Pierre Pinsard pour l’édition Petits contes nègres pour les
enfants des blancs de Blaise Cendrars (Paris, Au Sens Pareil, 1929)
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Les habitudes alimentaires
des Brésiliens
par Flávio Dezani,
Estela Demarque et Vitor
Henrique da Silva
(textes corrigé par Priscila
Gimenez et rassemblés par
Beatriz Curti)
Les habitudes des Brésiliens sont très diverses. En général, pour le petit déjeuner on
mange du pain au beurre acompagnée du café au lait. Ça, c’est un petit-déjeuner classique
dans notre pays. Il y a beaucoup de personnes qui mangent du pain avec du fromage et du
jambon. Il y a aussi ceux qui en mangent avec de la confiture... D’autres mangent des
céreales et des fruits.
Pour le déjeuner, à midi, les plats sont habituellement plus grands et complets, avec de
la salade verte et des tomates. Comme plat principal, notre recette brésilienne typique est
le riz et les haricots noirs, très bien assaisonnés avec de l’ail et de la saucisse mixte. Ce plat
vient acompagné de la viande frite ou du rôti de boeuf ou de porc, et de la merveilleuse
« farofa » (photo en haut), une farine de manioc grillée, souvent très fort assaisonnée...
Moi, j’aime beaucoup ça !
Le Brésil est la terre de toutes les ethnies et de grandes différences régionales. Au sud
on peut manger de la cuisine traditionelle, avec beaucoup de viande, ou des cuisines
Pollonaise et Allemande, Russe et Italienne.
Au nord on mange plus des recettes traditionelles les plus tropicales et authentiques,
avec beaucoup de poisson et de végétaux. Moi, j’adore la cuisine Brésilienne !
Pour le dîner, les habitudes des Brésiliens sont très diverses, il y a des personnes que ne
mangent pas le soir, d’autres qui mangent un menu pareil au petit déjeuner. Et il y a aussi
quelques personnes qui dînent comme si c’était le déjeuner.
Au Brèsil, si vous voulez boire un café dans un bistrot, demandez un petit café ou peutêtre un café au lait. Si vous voulez sortir pour prendre un apéritif, allez dans un bar pour
boire une bière, une caïpirinha ou juste un jus de fruit. Pour manger « sur le puce » et pas
cher, demandez des frites ou un sandwich chaud. Normalement, on boit du vin aux
restaurants avec un bon repas. Si vous bouvez du champagne au Brèsil, c’est pour célébrer
un événement important. Si vous voulez manger, n’oubliez pas les horaires des
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restaurants: de 11h à 14h et de 18h à 0h. Mais, si vous êtes pressé... Voici une petite
recette savoureuse et vite faite: le Misto quente (pour une personne).
Pour le faire :
1) prenez 2 tranches de pain de mie,
2) mettez à l’intérieur une tranche de
jambon et une de mozarella
3) faites dorer au feu doux des deux
côtés. Il faut le manger bien chaud!
Si vous aimez les boissons alcooliques, prenez de la cachaça ou un conquitail
comme la caïpirinha. Si vous préférez ne pas boire d'alcool, prenez de la « garapa »,
boisson typique faite de la cane-sucre. Si vous voulez prendre un apéritif buvez de la
Jurupinga, de la Jamel, ou, si vous êtes irréductible, prenez de l’eau, eau minérale Santa
Inês.
Au dîner, prenez du riz, des haricots et du poulet. Au Brésil, un repas sans riz et haricot
c'est comme un jour sans pain pour les français.
Si vous voulez quelque chose sucrée, vous pouvez faire un brigadeiro. C’est simple :
prenez du chocolat en poudre, du lait sucréconcentré et du beurre. Mixez tout et amenez
au feu pour dix minutes.
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lettre 10–septembre 2015 - Ibilce