lettre 10 – septembre 2015 1 LE MOT DU CRIF Voici le dixième numéro de la Lettre du CRIF qui arrive légèrement, on dirait, en retard. Fin d’une année de grève dans les universités de l’État de São Paulo, cela en 2014, les éditeurs de cette modeste publication ont eu beau chercher un peu partout des textes, des traductions mais aussi des collaborateurs — eux qui font la clé d’un vrai succès ! — on ne les trouvait pas. Cela n’était, pourtant, que partie remise et voilà ce recueil qui compte une première rubrique consacrée aux actualités de notre Institut et aux événements prévus au deuxième semestre de 2015, dont fait partie la table-ronde Autour de Barthes, qui sera organisée par le CRIF dans le cadre des commémorations du centenaire de naissance de Roland Barthes et comptera sur la participation des professeures Maria Angélica Deângeli et Flávia Nascimento Falleiros. Celle-ci sera également l’invitée de notre rubrique Entretien, qui porte sur quatre romans africains, et qui sera suivi par la traduction au portugais de quelques fragments de l’Anthologie nègre de Blaise Cendrars, publié originalement en 1920. Finalement, nous avons la contribution des étudiants en deuxième année du cours de Traducteur sur les habitudes alimentaires au Brésil, dont l’esprit anthropologique n’est que fortuit. Bonne lecture ! Sans mors, sans éperon, sans bride Pour nous contacter Centre de Ressources et Informations en Français UNESP / IBILCE R. Cristóvão Colombo, 2265 15054-000 – São José do Rio Preto – SP – Brésil [email protected] facebook.com/crif.ibilce Responsables de cette Lettre Pablo SIMPSON – IBILCE/UNESP Beatriz CURTI – Monitrice du CRIF Photo de couverture : Mokolo, Cameroun, P. Simpson (2011) 2 actualités ◈ Le Centre de ressources et informations en français (CRIF) et le projet Cinemart/Agitart de l’Université de l’État de São Paulo (UNESP) ont eu le grand plaisir d’avoir reçu en novembre 2014 la visite de Jean-Luc Puyau, attaché de coopération pour le français du Consulat Général de France à São Paulo, pour une Journée d'expression française. Au cours de cette journée, nos étudiants ont présenté leurs travaux dédiés aux littératures francophones et à la langue française. Nous avons compté également sur la présence par visioconférence de nos étudiantes-lectrices Rayza Giardini et Laís Pecorari, qui sont actuellement en France dans le cadre du Programme de mobilité UNESP-Montpellier 3. Lors d'un débat coordonné par M. Puyau, il a été l’occasion de revenir sur des projets communs mais aussi d’échanger sur l’avancée de la coopération entre l’UNESP/IBILCE et le Consulat Général de France. ◈ En 2015, le III Congrès International du PPG-Lettres et le XVI Séminaire d’Études Littéraires (SEL) auront lieu du 14 au 16 octobre. En ayant comme thème « Les chemins de la Littérature: Contacts, Contextes & Contrastes », cet événement réunira des spécialistes, professeurs et étudiants du troisième cycle pour des échanges scientifiques autour de travaux de recherche. Vous pouvez suivre la programmation sur http://www.ibilce.unesp.br/#!/eventos472/16sel/apresentacao/. ◈ Le VII Séminaire d’Etudes Linguistiques de l’UNESP (SELin) aura lieu du 17 au 19 novembre prochain. Cet événement réunira des chercheurs de troisième cycle de l’IBILCE/Unesp et la FCLAr/Unesp pour qu’ils puissent présenter leurs projets et faire des échanges scientifiques. Vous pouvez suivre la programmation du SELin 2015 sur http://selinunesp.wix.com/selin2015. ◈ Le 16 novembre prochain le CRIF recevra une table-ronde dans le cadre des commémorations du centenaire de naissance de Roland Barthes. Elle comptera sur la participation des professeures Maria Angélica Deângeli, Flávia Nascimento Falleiros et Pablo Simpson. ◈ Avez-vous besoin de venir au CRIF ? Vous pouvez vérifier notre disponibilité d'horaires et prendre rendez-vous à travers notre adresse [email protected]. Nous vous invitons également à suivre notre page Facebook sur facebook.com/crif.ibilce. Envoyez-nous des suggestions. 3 Carte postale de Rayza Giardini Actuellement, j’habite à Montpellier, qui est une ville située au sud de la France, où j’étudie Lettres et où je travaille comme enseignante de portugais. À Montpellier, il y a environ quatre cent mille habitants. Cette ville est la capitale de la région du LanguedocRoussillon. Au cours de l’été, des personnes de toute l’Europe viennent passer leurs vacances à Montpellier et visiter nos plages d’ici comme Palavas-de-flots, qui est considérée la plage la plus connue de Montpellier. plageson la plus connue de Montpellier. Ici, il fait très chaud pendant l’été. C’est une ville reputéelapour climat doux et ensoleillé. À l’automne, il fait plus froid, mais ce n’est pas comme à Paris par exemple, ou au nord à cette époque de l’année. À l’hiver, c’est rare d’avoir de la neige. Montpellier est une ville universitaire. Il y a trois Universités : l’Université Paul – Valéry III, l’Université Montpellier II et l’Université de Médicine ; alors, il y a beaucoup d’étudiants qui sont venus de différents lieux du monde. Par conséquent, Montpellier est une ville où il y a beaucoup de jeunes. Par rapport au moyen de locomotion, il y a les bus et les trams. Il y a quatre lignes de tram. Les lignes qui ne sont pas desservies par le tram le sont par les bus, mais les trams sont plus attractifs. Ils sont plus vite ! À Montpellier, il y a « les hivernales » qui est le festival d’hiver qui a lieu tous les jours pendant un mois. Le même genre de festival a lieu aussi pendant l’été. Aux festivals d’été et d’hiver, il y a beaucoup de groupes musicaux et de ventes de nourriture, de boissons, de vêtements. Tous les gens peuvent profiter des attractions gratuites et il y a des choses pour les enfants aussi. En 2015, nous allons avoir la première « Fête des lumières » à Montpellier. Il s’agit de décorations avec des lumières dans plusieurs parties de la ville. Cette fête est très célèbre à Lyon. Le lieu le plus important de Montpellier est La Place de la Comédie. Tous les événements les plus importants se passent là-bas. Il y a toujours de la musique et aussi des restaurants, des supermarchés, etc. Cette place n’est jamais vide ! Alors, je peux dire que c’est magnifique vivre ici. J’aime bien cette ville : son architecture, son climat, ses habitants, ses fêtes, ses plats typiques... C’est une expérience vraiment unique et spéciale d’être là ! 4 Entretien Flávia Nascimento Falleiros Professeur de Théorie de la littérature à l’Université de l’État de São Paulo (U NESP), Flávia Nascimento Falleiros a récemment donné une série de conférences à l’École Normale Supérieur de Paris dans le cadre du séminaire de Littérature Comparée de Déborah LévyBertherat « Enfants sans foi ni loi ». Consacrées au personnage de l’enfant-soldat dans quelques récits africains contemporains, c’est le moment d’en revenir à l’essentiel. Comment avez-vous eu l’idée d’un cours sur le personnage romanesque de l’enfant-soldat ? J’ai eu l’idée d’un cours sur le personnage de l’enfant-soldat après avoir traduit, pour une maison d’édition brésilienne (Estação Liberdade) un roman de l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma intitulé Allah n’est pas obligé (en portugais, Alá e as crianças-soldados). Pour la traduction, j’ai fait une recherche sur le personnage de l’enfant-soldat et j’ai constaté qu’il apparaît – Histoire oblige – dans plusieurs autres récits africains contemporains. Quelques années après la publication de cette traduction, j’ai présenté un travail sur ce thème dans une journée d’études à la Faculté de Porto. J’ai rencontré à l’occasion une collègue de l’Ecole Normale Supérieure de Paris, Déborah Lévy-Bertherat, qui m’a invitée à intervenir, en tant que Professeur étranger, dans ces séminaires à Paris, autour de ce thème. Pour cela, j’ai élargi le spectre et, au roman de Kourouma, j’ai ajouté d’autres romans africains ayant comme personnage central l’enfantsoldat. C’est ainsi que le cours a pris forme. Pouvez-vous nous parler un peu de la réflexion que vous avez présentée lors de ces séminaires ? Je suis partie dans un premier temps de quelques idées de Walter Benjamin. En 1933, on le sait, il affirmait que la barbarie vécue, lors de la Première Guerre mondiale, par toute une génération de jeunes Européens le rendait assez sceptique sur les possibilités réelles de transmission de l’expérience historique par le moyen du récit. Quelques années plus tard, après l’impact de la Seconde Grande Guerre et la révélation terrible des camps d’extermination nazis, d’autres se sont penchés sur le récit en tant que possibilité, ou non, de témoignage : tel est le cas de Giorgio Agamben, qui a réfléchi sur les écrits de Primo Lévi, survivant des camps. En prenant comme point de départ, assez librement, les perspectives ouvertes par ces penseurs et en élargissant la pertinence de leurs réflexions à un tout autre domaine, je me suis interrogé, dans mes cours, sur le sens d’un certain 5 nombre de récits récemment publiés par des écrivains d’Afrique noire (Côte-d’Ivoire, Congo, Nigéria), dont le thème fédérateur est le personnage de l’enfant-soldat, cet effrayant héros contemporain. J’ai ajouté au roman de Kourouma ci-dessus cité le texte posthume et inachevé qui serait sa continuation, intitulé Quand on refuse on dit non (2004). Et j’ai proposé également aux étudiants la lecture du roman Johnny Chien Méchant, d’Emmanuel Boundzéki Dongala (2008), un écrivain congolais, et le récit d’un auteur nigérian, Chris Abani, intitulé Comptine pour l’enfant-soldat (traduit de l’anglais par Anne Wicke, Paris, et publié chez Albin Michel en 2011). Dans ces textes, l’enfantsoldat semble investi d’une tâche de la plus grande importance: raconter les guerres ethniques dans un certain nombre de pays du continent. Grâce à l’écriture, son expérience vécue devient experimentum linguae. Le personnage de l’enfant-soldat serait ainsi emblématique du passage de l’enfance à la vie adulte, de la voix au langage, du phonè au logos, de l’âge de la non-parole, enfin – car il faut rappeler que le mot latin in-fans veut dire, étymologiquement, « celui qui ne parle pas », à celui de la prise de parole (Agamben). La tâche de l’enfant-soldat – raconter contre l’oubli – est également éthique et, dans un sens plus large, psychique même, car les mots peuvent aider à enterrer les morts, ce qui rend ce personnage proche de l’historien d’aujourd’hui. S’il est vrai que « contemporain est celui qui reçoit en plein visage le faisceau de ténèbres qui provient de son temps » (Agamben), nous pouvons dire que le personnage de l’enfant-soldat est là pour faire éclater l’épouvante du nôtre. Lors des séminaires à l’Ecole Normale, j’ai essayé de montrer quels sont les procédés narratifs et les aspects formels de ces textes qui nous permettent d’interpréter le personnage de l’enfant-soldat comme une allégorie du témoin. Je me suis opposée ainsi à l’idée de l’impossibilité de transmission de l’expérience par le récit, dont parlait Benjamin à propos des récits ultérieurs à la guerre de 1914-1918, dans le cadre des littératures européennes. J’ai conclu par ailleurs qu’il nous serait impossible de comprendre le personnage réel de l’enfant-soldat sans en faire l’historicisation. Cela revient à dire que le personnage romanesque est tout à fait inséparable du personnage réel, de même que la littérature africaine moderne, dans son ensemble, est inséparable de la préoccupation, fort légitime, des écrivains africains avec l’Histoire. 6 Antologia negra de Blaise Cendrars Blaise Cendrars, pseudônimo de Frédéric Louis Sauser (1887-1961) foi um dos mais importantes escritores das vanguardas do início do século XX. Poeta, autor de Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France (1913) ou de Dix-neuf poèmes élastiques (1919), publicou também romances como L’Or (1925). Em visita ao Brasil por convite de Paulo Prado, esteve próximos de vários de nossos escritores, como Sérgio Milliet, Mário de Andrade e Oswald de Andrade, que sofreria sua influência, e de artistas como Tarsila do Amaral, Di Cavalcanti e Brecheret. Recentemente a revista Sibila publicou on-line a tradução de nove poemas de Cendrars feita em 1956 por Patrícia Galvão, a Pagu, para o jornal de Santos A Tribuna. cf. sibila.com.br (17 de maio de 2014). Antologia negra, publicada em 1921, é uma reunião de contos da tradição oral africana compilados por Cendrars de inúmeras fontes, línguas e dialetos, e traduzidos ao francês por missionários e exploradores. Os fragmentos aqui reunidos, provenientes da edição da Buchet/Chastel de 1947, foram traduzidos pelos estudantes do 4º ano do curso de Letras noturno da Unesp de São José do Rio Preto como exercício de tradução. Estão apresentados respeitando a ordem de sua aparição na edição original, embora estivessem aí organizados em capítulos temáticos, como o primeiro deles, dedicado às “Lendas cosmogônicas”, do qual se extraiu o texto “A lenda da criação”. 7 A LENDA DA CRIAÇÃO tradução de Suzel Domini Quando as coisas ainda nem eram, Mébère, o Criador, fez o homem com terras de argila. Ele tomou a argila e transformou-a em homem. O homem teve aí o seu começo, e ele começou como lagarto. Mébère colocou o lagarto-argila em uma bacia de água do mar. Cinco dias: ele passou cinco dias com a cria numa bacia de águas; e afundou-a nas águas. Sete dias; o lagarto-homem esteve, por sete dias, mergulhado. No oitavo dia, Mébère olhou-o. E eis que o lagarto emerge; ele está fora das águas. É homem. E disse ao Criador: “Obrigado.” POR QUE O MUNDO FOI POVOADO tradução de Giovana Carvalho Franco de Salles Abasi ergueu-se, sentou-se, fez todas as coisas superiores, todas as coisas inferiores, a água, a floresta, o rio, as fontes, os animais da floresta; fez todas as espécies de coisas no mundo todo. Não fez o homem. Todos os homens moravam no alto, com Abasi. Naquele tempo, não havia nenhum homem nesse mundo baixo. Só havia os animais da floresta, os peixes da água, os pássaros que vemos nos ares e muitos outros seres que não é preciso enumerar. Mas o homem não existia no mundo baixo. Todos os homens viviam em exílio, moravam com Abasi, em sua aldeia. Quando Abasi se sentava e comia, eles se juntavam a ele e a Altaï. Por fim, Altaï chamou, Abasi respondeu e ela lhe disse: “ A situação tal como está não é boa. Você possui aquela terra, possui este céu em que eles moram, fez todo um lugar onde ficar e se não colocar os homens ali, não será bom. Procure um jeito de pôr os homens na terra, para que eles fiquem por lá e aí façam fogo, de modo que o céu se aqueça, pois o frio é considerável já que não há fogo na terra.” A ORIGEM DA MORTE tradução de Aline Gomes A lua morre e retorna à vida. Ela diz à lebre: “Vá encontrar os homens e diga-lhes: “Da mesma forma que eu morro e retorno à vida, vocês devem também morrer e ressuscitar.”” 8 A lebre encontrou-se com os homens e disse-lhes: “Da mesma forma que eu morro e não retorno à vida, vocês também devem morrer e não ressuscitar.”” Quando ela retornou, a lua perguntou: “Qual mensagem você levou aos homens?” – Eu disse a eles: Da mesma forma que eu morro e não retorno à vida, vocês também devem morrer e não ressuscitar. – O que? Grita a lua! Você disse isso? Ela pega um bastão de madeira e bate na boca da lebre, que se parte. A lebre foge correndo. A MORTE E A LUA tradução de Aline Gomes Um velho vê um morto sobre o qual caía a luz da lua. Reúne um grande número de animais e diz: “Qual de vocês, meus corajosos, quer levar o morto ou a lua ao outro lado do rio?” Duas tartarugas se apresentam: a primeira, que tem longas patas, pega a lua e chega sã e salva do outro lado do rio; a outra, que tem patas pequenas, carrega o morto e se afoga. É por isso que a lua morta reaparece todos os dias e o homem morto não volta jamais. O GÊNERO HUMANO tradução de Aline Gomes Três homens foram até Ouendé para expor seus desejos. Um deles diz: “Eu quero um cavalo”. O outro diz: “Eu quero cães para caçar na floresta”. O terceiro diz: “Eu quero uma mulher para me saciar.” E Ouendé deu tudo a eles: ao primeiro, um cavalo; ao segundo, cães; e ao último, uma mulher. Os três vão embora. Mas chega a chuva e eles ficam três dias presos na mata. A mulher faz comida para todos os três. Então os homens dizem: “Vamos voltar a Ouendé”. E vão. Todos então pediram mulheres. E Ouendé mudou o cavalo em mulher, e os cães também em mulheres. Os homens vão embora. A mulher transformada a partir do cavalo é gulosa. As mulheres feitas a partir dos cães são más, mas a primeira mulher, aquela que Ouendé deu ao primeiro, é boa: é a mãe do gênero humano. 9 A ABÓBORA QUE FALA tradução de Moises Baldissera da Silva Era uma vez em uma grande aldeia, onde as crianças brincavam no campo. Certa vez elas viram uma abóbora e disseram: “A abóbora está grande.” Então a abóbora de repente disse: “Me colha e eu te colherei.” As crianças voltaram para casa e disseram: “Mãe, no campo tem uma abóbora que fala.” A mãe disse: “Crianças, vocês estão mentindo.” As moças que não tinham estado com elas, disseram: “Nos levem até o lugar em que está a abóbora.” Quando elas chegaram, disseram: “A abóbora está grande.” A abóbora não respondeu nada, mas permaneceu quieta e não fez nenhum barulho. As moças voltaram para casa e disseram: “Por que vocês nos enganaram e iludiram?” As crianças riram e responderam: “Nos deixem ir lá e ver.” Então elas foram e quando disseram: “A abóbora está grande”, ela lhes respondeu “Me colha e eu te colherei.” Assim, elas voltaram para casa e disseram: “Mãe, ela falou de novo.” As moças voltaram ao campo, mas a abóbora não pronunciou palavra alguma. A abóbora cresceu, estava grande como uma casa, e capturava todos os homens. Exceto uma velha. Ela engoliu todos os habitantes da aldeia e entrou no mar. A velha que sobrou trouxe ao mundo um filho, que se tornou grande. Ele perguntou à sua mãe: “Onde está meu pai?” Ela respondeu: “Seu pai foi engolido por uma abóbora que está no mar.” – “Vamos buscar meu pai”, ele disse. Ele sai, e quando chega num lago grita: “Abóbora, saia! Abóbora, saia! Abóbora, saia!” Mas não vê nada. Então vai até outro lago e grita: “Abóbora, saia!” Ele avista as orelhas da abóbora, sente medo e sobe numa árvore, lá do alto continua a gritar: “Abóbora, saia! Abóbora, saia!” Por fim, a abóbora aparece para perseguir quem gritava. Mas ele escala outra árvore, vira para sua mãe e diz: “Dê-me a aljava, que eu vou matá-la.” 10 Então ele pega as flechas da aljava, atira e fere a abóbora. Atira seis flechas. A abóbora urra tanto que se ouve até em Vouga. Por fim morreu. O menino diz à sua mãe: “Traga minha faca.” Com ela, fatia a abóbora; as pessoas saem dizendo: “Quem nos libertou?” – Eu! – Agora então você será nosso chefe e nós o veneraremos.” Ele virou chefe e recebeu suas propriedades de chefe. A CONQUISTA DO DUNU tradução de Ana Carolina Freschi Nos velhos tempos só havia o dunu na casa das hienas, e os homens ignoravam o seu uso. Um dia, um homem chamado Siramaka ouviu um som de tambor que foi agradável ao ouvido. Então, ele resolveu se apropriar do instrumento que produzia esse som. Ele se dirigiu para o lado de onde tinha ouvido o dunu tocando e, assim, chegou à aldeia das hienas. As feras o capturaram e o amarraram para impedir que ele escapasse. Foi decidido que ele seria oferecido em sacrifício ao dunu delas, cujo som era tão poderoso que a gente o teria ouvido ressoar de Bamako assim que o tivessem batido em Bogandé. Durante a noite, Siramaka conseguiu se livrar dos laços que imobilizavam seus braços, agarrou o dunu e fugiu levando-o consigo. Antes que as hienas soubessem da fuga, ele já havia retornado à sua aldeia e estava batendo o dunu, cujo som atraiu grandes multidões de curiosos. Desde então, os homens possuem o dunu e seu uso foi perpetuado entre eles. DESCOBERTA DO VINHO DE PALMA tradução de Sílvio Gois Quando os Fântis foram do interior para a costa, os povos que viviam nas florestas tentaram os impedir, mas os Fântis tiveram que abrir caminho. Os batedores que iam à frente eram conduzidos por um célebre caçador chamado Ansah. Este homem tinha consigo um cachorro que sempre o acompanhava. Um dia quando estava de guarda, o cachorro conduziu-o a uma palmeira derrubada por um elefante que tinha feito um buraco com suas presas para beber a seiva da planta. Ansah observou que a seiva escorria pelo buraco e, com medo de experimentá-la, pois podia ser venenosa, deu um 11 pouco do líquido a seu cachorro. No dia seguinte, vendo que o animal não sofria nenhum mal, Ansah bebeu também um pouco. Mas achou a bebida tão agradável que foi bebendo até cair bêbado. E ele permaneceu desaparecido durante o dia inteiro, para desespero dos Fântis e do rei que acreditava que ele estava perdido. Ao recuperar os sentidos, encheu um pote de barro com esse licor e o apresentou ao rei, descreveu seus efeitos e a forma com que foi obtido. O rei, ao provar o vinho de palma, gostou tanto que bebeu a ponto de ficar inconsciente. Ao ver isso, seu povo, crente que fora envenenado, atirou-se sobre o caçador e o matou sem que tivesse tido tempo para se explicar. Quando o rei acordou e descobriu o que aconteceu, ficou muito triste e imediatamente condenou à morte aqueles que mataram Ansah. Em memória deste, ordenou que o vinho de palma fosse chamado de ansah. A ORIGEM DOS PANOS tradução de Monielly Serafim Um jovem tinha uma irmã. Um dia, ela pediu para que ele a acompanhasse a um lago onde queria ir lavar suas vestes. Ela tinha medo de ir até lá sozinha. “Vá com sua irmã”, disse a mãe ao jovem. “Tá bem”, responde. E ele partiu com a jovem. Quando estavam no lago, o irmão sentou-se a certa distância enquanto sua irmã lavava as roupas. Como ela estava sem roupas, ele sentiu o desejo de se deitar junto dela e ficou cheio de vergonha. Eles voltaram para casa e o rapaz ficou doente de tanto que reprimiu seu desejo. Quase morreu. Seu pai perguntou a causa da sua dor. “É por dentro que eu sofro” disse o jovem “o dia em que eu fui acompanhar minha irmã ao lago, tive desejo dela e tenho muita vergonha disso”. — “É só isso?” gritou o pai. “Nesse caso, não é nada ”. Ele chamou a filha. “Seu irmão”, disse, “está doente porque deseja se deitar com você”. A jovem opôs-se, envergonhada com o desejo do irmão. “Se ele não se deitar com você”, o pai lhe disse, “ele certamente morrerá”. — “Está bem!”, responde ela, “eu aceito”. Fecha-se a porta da casa. O irmão possui sua irmã e se cura. Eis porque uma mulher não deve se deixar ver nua por um homem. Quem a vir terá vontade de se deitar com ela. É para evitar isso que todos usam roupas. 12 ALGUNS PROVÉRBIOS FANG tradução de Nicolas Pelicioni Um dia a mais não faz o elefante apodrecer. O uniforme de amanhã é idêntico ao de hoje. Amanhã e hoje, mesmo sol e mesma lua. O trabalho assíduo cansa a mulher, mas arruína o homem. Se você quer paz, dê ouvidos às palavras de suas mulheres. ALGUNS PROVÉRBIOS ENGOUDA tradução de Nicolas Pelicioni Quando o vento sopra, faz frio. A velhice não tem remédio. Um solteirão, ele mesmo cozinha. Por mais esquecido que se seja, da boca a gente não esquece. O ovo se tornará galo. Quando cortamos madeira na floresta, o eco repete. Cada tecido colorido tem seu nome. Se não podemos construir uma casa, que nos abriguemos numa cabana. Os pequenos pássaros não podem voar, no entanto têm plumas. Aquele que desposa mulher bonita, desposa tormentos. Um cão que não tem orelhas não é caçador. O borralheiro ama de frente, despreza pelas costas. A novidade é interessante na boca daquele que a traz. O vazio não serve de apoio. A mosca não se preocupa com a morte, só pensa em comer. O açougueiro não conhece a qualidade do animal. O que você não quer, deixe guardado. O acúmulo faz um grande monte de sujeira. À vista do gavião, não deixamos as galinhas no rochedo. A palma da mão não engana. 13 O indiscreto só guarda segredo do que ignora. O homem astucioso anda torto. Uma cama pequena não acolhe duas pessoas. Vemos Vênus sempre ao lado da lua, e imaginamos que ela é seu cão: Vênus não é o cão da lua. Você procura uma galinha na feira, deseja comprá-la; se ela é boa, o feirante não a vende. Não é sem razão que se corre entre espinhos: se você não está caçando a serpente, é a serpente que o caça. Aquele que não pode com a formiga e encarniça o elefante, acaba se perdendo. O rio não está cheio a ponto de esconder os peixes ao olhar. Quando o caramujo rasteja, arrasta consigo sua concha. Sendo fortes como o búfalo, não temos chifres. A força que desconhece objetivo é pai da preguiça. Aquele que só tem olho para o arco, não pode atirar e matar o animal. O DIABO CIUMENTO tradução de Paula Carolina Menezes No país dos Bambaras, há uma região que se chama Baninko, por causa do rio Baninko, que a atravessa antes de desaguar em Dioliba (Nigéria), não muito longe de Bamako, a aproximadamente três dias de caminhada dessa cidade. Nessa região de Baninko, encontra-se uma aldeia de nome Tiendougou. É uma aldeia maior que Faranah e que é bem próxima do rio Baninko. Um homem dessa aldeia que se chamava Bandiougou Kouloubaly ia um dia a seu roçado. No trajeto, encontrou uma mulher de diabo que, da árvore onde se escondia, o viu vir em sua direção e o achou interessante. Pensava que ele não se faria de difícil porque, como todas as mulheres de diabo, ela era muito bonita, e de qualquer maneira os homens não costumam resistir . Ela foi então ao encontro dele e sem mais delongas: — Aonde você vai? — perguntou-lhe. — Vou ao meu roçado! — respondeu Bandiougou. — Pois bem, eu quero te ter como um bom amigo! E o moço: — Não peço nada mais, porque você é muito bonita! 14 Bandiougou colocou sua arma no chão, pois a carregava sempre consigo caso encontrasse uma caça. Começou a fazer piadas. Ele e a mulher de diabo faziam o que sempre se faz nesses casos e a conversa terminou quando, de repente, o diabo chegou. Diante dessa cena, ele se irrita e dá um golpe de vara no homem. A mulher de diabo não fica satisfeita. Começa a injuriar o marido e a brigar com ele. Bandiougou aproveita para correr o quanto pode para se salvar, deixando para trás sua arma. O diabo a pega para si. Mas, depois desse episódio, o diabo em questão ficou furioso e como que tolo. Não pode mais ver alguém da aldeia que não espancasse. Até matou uma jovem, porque estava nervoso demais para se vingar de outro jeito. Você me pergunta como esses diabos são. Eu jamais os vi, mas aqueles que viram dizem que eles têm cabelos longos, tão longos que os fazem de almofada para se sentar em cima. Alguns são grandes, outros pequenos, mas todos têm quatro olhos: dois atrás e dois na frente. Isso é tudo o que sei. Não se esqueça do meu presente. Bois de Pierre Pinsard pour l’édition Petits contes nègres pour les enfants des blancs de Blaise Cendrars (Paris, Au Sens Pareil, 1929) 15 Les habitudes alimentaires des Brésiliens par Flávio Dezani, Estela Demarque et Vitor Henrique da Silva (textes corrigé par Priscila Gimenez et rassemblés par Beatriz Curti) Les habitudes des Brésiliens sont très diverses. En général, pour le petit déjeuner on mange du pain au beurre acompagnée du café au lait. Ça, c’est un petit-déjeuner classique dans notre pays. Il y a beaucoup de personnes qui mangent du pain avec du fromage et du jambon. Il y a aussi ceux qui en mangent avec de la confiture... D’autres mangent des céreales et des fruits. Pour le déjeuner, à midi, les plats sont habituellement plus grands et complets, avec de la salade verte et des tomates. Comme plat principal, notre recette brésilienne typique est le riz et les haricots noirs, très bien assaisonnés avec de l’ail et de la saucisse mixte. Ce plat vient acompagné de la viande frite ou du rôti de boeuf ou de porc, et de la merveilleuse « farofa » (photo en haut), une farine de manioc grillée, souvent très fort assaisonnée... Moi, j’aime beaucoup ça ! Le Brésil est la terre de toutes les ethnies et de grandes différences régionales. Au sud on peut manger de la cuisine traditionelle, avec beaucoup de viande, ou des cuisines Pollonaise et Allemande, Russe et Italienne. Au nord on mange plus des recettes traditionelles les plus tropicales et authentiques, avec beaucoup de poisson et de végétaux. Moi, j’adore la cuisine Brésilienne ! Pour le dîner, les habitudes des Brésiliens sont très diverses, il y a des personnes que ne mangent pas le soir, d’autres qui mangent un menu pareil au petit déjeuner. Et il y a aussi quelques personnes qui dînent comme si c’était le déjeuner. Au Brèsil, si vous voulez boire un café dans un bistrot, demandez un petit café ou peutêtre un café au lait. Si vous voulez sortir pour prendre un apéritif, allez dans un bar pour boire une bière, une caïpirinha ou juste un jus de fruit. Pour manger « sur le puce » et pas cher, demandez des frites ou un sandwich chaud. Normalement, on boit du vin aux restaurants avec un bon repas. Si vous bouvez du champagne au Brèsil, c’est pour célébrer un événement important. Si vous voulez manger, n’oubliez pas les horaires des 16 restaurants: de 11h à 14h et de 18h à 0h. Mais, si vous êtes pressé... Voici une petite recette savoureuse et vite faite: le Misto quente (pour une personne). Pour le faire : 1) prenez 2 tranches de pain de mie, 2) mettez à l’intérieur une tranche de jambon et une de mozarella 3) faites dorer au feu doux des deux côtés. Il faut le manger bien chaud! Si vous aimez les boissons alcooliques, prenez de la cachaça ou un conquitail comme la caïpirinha. Si vous préférez ne pas boire d'alcool, prenez de la « garapa », boisson typique faite de la cane-sucre. Si vous voulez prendre un apéritif buvez de la Jurupinga, de la Jamel, ou, si vous êtes irréductible, prenez de l’eau, eau minérale Santa Inês. Au dîner, prenez du riz, des haricots et du poulet. Au Brésil, un repas sans riz et haricot c'est comme un jour sans pain pour les français. Si vous voulez quelque chose sucrée, vous pouvez faire un brigadeiro. C’est simple : prenez du chocolat en poudre, du lait sucréconcentré et du beurre. Mixez tout et amenez au feu pour dix minutes. 17 s 18