Café Langues
Poèmes et chansons du Brésil
Lectures en portugais et français
Mardi 18 février 2014 - 12h30
Cafétéria du pôle Langues - Université Rennes 2
Dimanche 2 mars 2014
Les Champs Libres
Les Premiers Dimanches
Rio, la ville merveilleuse - Travelling
Realização/Réalisation
Amélie Tehel, Morwenna German
Service Culturel - Université Rennes 2
Coordenação Geral/Coordination générale
Rita Olivieri-Godet, Mireille Garcia
Département de Portugais - Université Rennes 2
Organização / Organisation
Aglaê Fernandes, André Luís Gomes, Mireille Garcia
Direção Cênica/ Direction Scénique
André Luís Gomes
Direction musicale
Mireille Garcia
(interpreta a música “José”/interprète la chanson “José”)
Apoio/Soutien
Université Rennes 2 :
Partenaires extérieurs :
Département de Portugais
Association Clair Obscur
UFR Langues
CROUS
Service culturel
Wikiradio de l’UEB
CREA
Les Champs Libres
Crédit images
Peintures de João Carlos Olivieri – Jonga
Sumário / Sommaire
Rondó Do Capitão/Rondeau du Capitaine
Poème de Manuel Bandeira – Adaptation musicale Secos e Molhados
Menino do mato/ L´enfant des bois
Manoel de Barros – Trad. Max de Carvalho
Paisagem pelo telefone / Paysage au téléphone
João Cabral de Melo Neto – Trad. Max de Carvalho
O amor no éter
Adélia Prado – Trad. Michel Riaudel et Rita Olivieri-Godet
Hilda Hilst – Trad. Michel Riaudel
Anzol / Hameçon
Damário Dacruz – Trad. Dominique Stoenesco
Nenhum e seis / Aucun et six
Roberval Pereyr - Trad. Dominique Stoenesco
José / José
Carlos Drummond de Andrade – Trad. Jean-Michel Massa
A Bruxa / La Sorcière
Carlos Drummond Andrade – Trad. Max de Carvalho
Estudo 165 / Étude 165
Antonio Brasileiro – Trad. Dominique Stoenesco
Vou-me embora pra pasárgada / Je pars pour Pasargades
Manuel Bandeira – Trad. Max de Carvalho
Samba da bênção / Samba saravá
Vinícius de Moraes – Adaptação Pierre Barouh
Águas de março / Les eaux de mars
Tom Jobim - Adaptação Georges Moustaki
Amor / Amour
Clarice Lispector – Trad. Jacques Thiériot
Poema dos olhos da amada
Vinícius de Moraes
Fonte / Source
CARVALHO, Max. La poésie du Brésil. Anthologie du XVIe au XXe siècle.
Paris: Chandeigne, 2012. Edition bilingue
STOENESCO, Dominique. Traversée d’océans. Voix poétiques de Bretagne
et de Bahia. Paris: Editions Lanore, 2012. Edition bilingue
RIAUDEL, Michel et GODET, Rita Olivieri. “Hilda Hilst et Adélia Prado.
Poèmes présentés par Michel Riaudel et Rita Olivieri Godet”. Revue
Pleine Marge, n°25, mai 1997
Poèmes et chansons du Brésil
Pour mettre en valeur l’excellence poétique de la chanson populaire brésilienne
– la MPB (Musique Populaire Brésilienne), comme on l’appelle là-bas – un
critique célèbre a écrit que la poésie brésilienne avait migré des poèmes vers
la chanson populaire. Je pense plutôt que la poésie a toujours su irriguer les
deux formes d’expression, en faisant, sans cesse, des allers-retours entre
les deux rives. C’est la raison pour laquelle, lors de la préparation de ce Café
langues, nous avons choisi d’explorer les passages, les frontières fluides
entre poésie et musique brésiliennes.
Ce café langues, organisé par le service culturel et le Département de
Portugais, s’inscrit dans le cadre des activités culturelles de l’Université
Rennes 2 et du Festival Travelling qui, en 2014, rend hommage à la ville
de Rio de Janeiro. Une raison de plus pour que ce modeste échantillon de
poèmes et de chansons brésiliennes rappelle les noms de deux de ses plus
illustres musiciens-poètes, nés à Rio, Vinicius de Moraes et Tom Jobim, à côté
d’autres poètes et écrivains dont la parole, qu’elle soit jubilatoire, critique,
douloureuse, sensorielle ou autre, est toujours, incontestablement, d’une
surprenante beauté. Parole qui nous invite à regarder le monde autrement
et à établir avec lui des rapports singuliers.
Rita Olivieri-Godet
Département de Portugais
Rondó do capitão
(Manuel Bandeira)
Bão balalão,
senhor capitão.
tirai este peso
do meu coração.
não é de tristeza,
não é de aflição:
é só esperança,
senhor capitão!
A leve esperança,
a área esperança...
área, pois não!
peso mais pesado
não existe não.
ah, livrai-me dele,
senhor capitão!
(Manuel Bandeira - Recife(PE)/1886 — Rio de Janeiro (RJ)/1968)
Menino do mato
(Manoel de Barros)
Nosso conhecimento não era de estudar em livros.
Era de pegar de apalpar de ouvir e de outros sentidos.
Seria um saber primordial?
Nossas palavras se ajuntavam uma na outra por amor
e não por sintaxe.
A gente queria o arpejo. O canto. O gorjeio das palavras.
Um dia tentamos até fazer um cruzamento de árvores
com passarinhos
para obter gorjeios em nossas palavras.
Não obtivemos.
Estamos esperando até hoje.
Mas bem ficamos sabendo que é também das percepções
primárias que nascem arpejos e gorjeios.
Porém naquela altura a gente gostava mais das palavras
desbocadas.
Tipo assim : Eu queria pegar na bunda do vento.
O pai disse que o vento não tem bunda.
Pelo que ficamos frustrados.
Mas o pai apoiava nossa maneira de desver o mundo
que era a nossa maneira de sair do enfado.
A gente não gostava de explicar as imagens porque
explicar afasta as falas da imaginação.
A gente gostava dos sentidos desarticulados como a
conversa dos passarinhos no chão a comer pedaços de mosca.
Certas visões não significavam nada mas eram passeios verbais.
A gente sempre queria dar brazão às borboletas.
A gente gostava bem das vadiações com as palavras do
que das prisões gramaticais.
Quando o menino disse que queria passar para as
palavras suas peraltagens até os caracóis apoiaram.
A gente se encostava na tarde como se a tarde fosse um poste.
A gente gostava das palavras quando elas perturbavam
os sentidos normais da fala.
Esses meninos faziam parte do arrebol como
os passarinhos.
(Manoel de Barros - Cuiabá(MT)/1916)
L’enfant des bois
(Manoel de Barros – Trad. Max de Carvalho)
Notre savoir ne s’apprenait pas dans les livres.
Mais en touchant en palpant en écoutant et par d’autres sens encore.
Était-ce un savoir primordial?
Nos mots s’assemblaient les uns aux autres par amour
et non par syntaxe.
Nous voulions l’arpège. Le chant. Le gazouillis des mots.
Un jour nous essayâmes même de réaliser un croisement d’arbres
et d’oiseaux
afin que nos mots gazouillent.
Sans succès.
Nous l’attendons toujours.
Mais nous avons compris que les arpèges les chansons les gazouillis
naissaient aussi des perceptions primaires.
Toutefois en ce temps-là nous préférions les mots
débridés.
Du genre : Je voudrais attraper la fesse du vent.
Père dit que le vent n’a pas de fesse.
Cela nous déçut.
Cependant, Père appuyait notre manière de dévoir le monde
qui était notre manière à nous d’échapper à l’ennui.
Nous n’aimions pas expliquer les images parce
qu’expliquer éloigne les langages de l’imagination.
Nous aimions les sens désarticulés comme le
babil des petits oiseaux se disputant des bouts de mouche par terre.
Certaines visions ne signifiaient rien mais étaient des promenades verbales.
Nous voulions toujours attribuer des blasons à des papillons.
Nous préférions les vagabondages de mots
aux prisons grammaticales.
Quand le gamin déclara qu’il voulait communiquer
ses espiègleries aux mots même les escargots l’approuvèrent.
On s’appuyait au soir comme si le soir était un lampadaire.
Nous aimions les mots quand ils perturbaient
les sens normaux du langage.
Ces gamins faisaient partie des rougeurs de l’aurore autant que
les petits oiseaux.
Paisagem pelo
telefone
Paysage au
téléphone
Sempre que no telefone
me falavas, eu diria
que falavas de uma sala
toda de luz invadida,
Chaque fois que tu me parlais
au téléphone, il me semblait
que tu parlais d’une pièce
inondée de soleil,
sala que pelas janelas,
duzentas, se oferecia
a alguma manhã de praia,
mais manhã porque marinha,
une pièce qui par toutes ses fenêtres,
deux cents au moins, s’offrait
à un de ces matins de plage
plus matinal d’être marin,
a alguma manhã de praia
no prumo do meio-dia,
meio-dia mineral
de uma praia nordestina,
un de ces matins de plage
à l’aplomb du midi,
midi minéral
d’une plage nordestine,
Nordeste de Pernambuco,
onde as manhãs são mais limpas,
Pernambuco do Recife,
de Piedade, de Olinda,
Nordeste de Pernambouc,
où les matins sont plus nets,
Pernambouc de Recife,
de Piedade, d’Olinda,
sempre povoado de velas,
brancas, ao sol estendidas,
de jangadas, que são velas
mais brancas porque salinas,
toujours peuplé de voiles,
blanches, déployées au soleil,
de jangadas, elles-mêmes voiles
plus blanches d’être salines,
que, como muros caiados
possuem luz intestina,
pois não é o sol que as veste
e tampouco as ilumina,
qui, comme des murs de chaux
possèdent une lumière intestine,
car ce n’est pas le soleil qui les vêt
et moins encore les illumine,
mais bem, somente as desveste
de toda sombra ou neblina,
deixando que livres brilhem
os cristais que dentro tinham.
mais il les dévêt plutôt
de toute ombre ou brouillard,
laissant briller librement
les cristaux qui étaient en elles.
Pois, assim, no telefone
tua voz me parecia
C’est ainsi que, au téléphone,
ta voix me semblait
(João Cabral de Melo Neto)
(João Cabral de Melo Neto –
Trad. Max de Carvalho)
como se de tal manhã
estivesse envolvida,
comme enveloppée
d’un tel matin,
fresca e clara, como se
telefonasses despida,
ou, se vestida, somente
de roupa de banho, mínima,
clair et frais, comme si
tu téléphonais toute nue
ou alors, vêtue seulement
d’un maillot de bain, très léger,
e que por mínima, pouco
de tua luz própria tira,
e até mais, quando falavas
no telefone, eu diria
et qui pour être si succinct, ôtait
peu de chose à ta propre lumière,
il me semblait même que, lorsque tu parlais
au téléphone,
que estavas de todo nua,
só de teu banho vestida,
que é quando tu estás mais clara
pois a água nada embacia,
tu étais complètement nue,
vêtue juste de ton bain,
c’est là que tu es la plus claire
parce que l’eau n’embue rien,
sim, como o sol sobre a cal
seis estrofes mais acima,
a água clara não te acende :
libera a luz que já tinhas.
oui, comme le soleil sur la chaux
six strophes plus haut,
l’eau claire ne t’allume pas :
elle libère la lumière qui était en toi.
(João Cabral de Melo Neto - Recife(PE)/ 1920
— Rio de Janeiro(RJ)/ 1999)
O amor no éter
(Adélia Prado)
Há dentro de mim uma paisagem
entre meio-dia e duas horas da tarde.
Aves pernaltas, os bicos mergulhados na água,
entram e não neste lugar de memória,
uma lagoa rasa com caniços na margem.
Habito nele, quando os desejos do corpo,
a metafísica, exclamam:
como és bonito!
Quero escavar-te até encontrar
onde segregas tanto sentimento.
Pensas em mim, teu meio-riso secreto
atravessa mar e montanha,
me sobressalta em arrepios,
o amor sobre o natural.
O corpo é leve como a alma,
os minerais voam como borboletas.
Tudo deste lugar
entre meio-dia e duas horas da tarde.
Du recueil Terra de Santa Cruz, 1981
(Adélia Prado –Divinópolis(MG) - 1935)
L’amour dans l´azur
(Adélia Prado – Trad. Michel Riaudel et Rita Olivieri-Godet)
Il y a en moi un paysage
entre midi et deux heures de l’après-midi.
Des échassiers, le bec plongé dans l’eau,
Entrent à demi dans ce lieu de mémoire,
une lagune peu profonde bordée de roseaux.
J’y habite, quand les désirs du corps,
la métaphysique, s’exclament :
que tu es beau !
Je veux fouiller en toi jusqu’à trouver
où tu sécrètes tant de sentiment.
Tu penses à moi, ton léger rire secret
traverse mer et montagne,
me saisit de frissons,
l’amour sur naturel.
Le corps ne pèse pas plus que l’âme,
les minéraux volent comme papillons.
Tout en ce lieu,
entre midi et deux heures de l’après-midi.
Hilda Hilst
O que me vem, devo dizer-te DESEJADO
Sem recuo, pejo ou timidezes. Porque é mais certo mostrar
Insolência no verso, do que mentir decerto. Então direi
O que se coleia a mim, na intimidade, e atrasvessa os vaus
Da fantasia. Deito-me pensada de bromélias vivas
E me recrio corpórea e incandescente.
Tu sabes como nasceu a idéia das pontiagudas catedrais?
De um louco incendiando um pinheiro de espinhos.
Arquiteta de mim, me construo à imagem das tuas Casas
E te adentras em carne e moradia. Queixumosa vou indo
E queixoso te mostras, depois de te fartares
Do meu jogo de engodos. E a cada noite voltas
Numa simulação de dor. Paraíso do gozo.
(Hilda Hilst –Jaú (SP) /1930 — Campinas (SP)/ 2004)
Hilda Hilst
– Trad. Michel Riaudel
Ce qui me vient, je dois te le dire EN DESIR,
Sans recul, ni pudeur, ni retenues. Parce que mieux vaut faire montre
D’insolences dans les vers, que de mentir vraiment. C’est pourquoi je dirai
Ce qui serpente jusqu’à moi, dans l’intimité, et traverse les gués
De l’imagination. Je me couche en me pensant bromélies vives
Et me recrée corporelle et incandescente.
Sais-tu comment est née l’idée des cathédrales aux flèches aiguës?
D’un fou qui incendiait un pin d’épines.
Architecte de moi-même, je me bâtis à l’image de tes Maisons
Et tu t’y introduis en chair et demeure. Dolente suis
Et toi plaintif, après t’être repu
De mon jeu de leurres. Et chaque nuit tu reviens
Dans un faux-semblant de douleur. Paradis de la jouissance.
Anzol
(Damário Dacruz)
Angustiado olhar
do peixe capturado.
Angustiado olhar
do peixe na laje do mercado.
O amor, às vezes,
tem esse olhar,
de quem vacila prisioneiro
quando tudo é mar.
(Damário Dacruz – Salvador (BA)/ 1953 - Salvador(BA)/2010)
Hameçon
(Damário Dacruz – Trad. Dominique Stoenesco)
Regard inquiet
du poisson capturé.
Regard inquiet
du poisson sur la dalle du marché.
L´amour, parfois,
a le regard
de celui qui vacille prisonnier
lorsque tout est mer.
Nenhum e seis
(Roberval Pereyr)
sou da noite minhas unhas crescem
na noite inventei um destino
na noite:
uma banda do ser interditada
a outra na festa
às vezes pergunto: quem sou?
trago manchas de enigmas na pele
dou um salto mortal dentro de mim
e não sei se escapo:
pois há os que caem.
há os que não levantam.
há os que perdem em complicado jogo
a terra natal.
a minha terra era eu mesmo:
hoje sou uma dívida.
a quem hei de pagar?
(Roberval Pereyr - Umburanas (BA) 1953)
Aucun et six
(Roberval Pereyr. – Trad Dominique Stoenesco)
je suis de la nuit mes ongles poussent
la nuit j´ai inventé um destin
la nuit:
une partie de mon être interdite
l´autre à la fête
parfois je me dis: qui suis-je?
J´ai des taches d´énigmes sur la peau
je fais um saut périlleux em moi-même
sans savoir si je m´en tire:
il y a ceux qui tombent
ceux qui ne se relèvent pas.
ceux qui perdent dans un jeu complexe
leur sol natal.
mon sol c´était moi-même:
à présent je suis une dette.
à qui dois-je payer?
José
José
(Carlos Drummond de Andrade)
(Carlos Drummond de Andrade – Trad. JeanMichel Massa)
E agora, José ?
A festa acabou,
a luz apagou,
o povo sumiu,
a noite esfriou,
e agora, José ?
e agora, você ?
você que é sem nome,
que zomba dos outros,
você que faz versos,
que ama, protesta ?
e agora, José ?
Et maintenant, José ?
Finie la fête,
éteinte la lumière,
disparu le peuple,
plus fraîche la nuit,
et maintenant, José ?
Et maintenant, toi ?
Toi qui es sans nom,
qui te moques des autres,
toi qui fais des vers,
qui aimes, protestes ?
Et maintenant, José ?
Está sem mulher,
está sem discurso,
está sem carinho,
já não pode beber,
já não pode fumar,
cuspir já não pode,
a noite esfriou,
o dia não veio,
o bonde não veio,
o riso não veio,
não veio a utopia
e tudo acabou
e tudo fugiu
e tudo mofou,
e agora, José ?
Sans femme,
sans mots,
sans affection,
à présent impossible de boire,
à présent impossible de fumer,
et de cracher aussi,
la nuit a fraîchi,
le jour n’est pas venu,
le tram n’est pas venu,
le rire n’est pas venu,
pas plus que l’utopie
et tout est fini
et tout a fui
et tout a moisi
et maintenant, José ?
Sua doce palavra,
seu instante de febre,
sua gula e jejum,
sua biblioteca,
sua lavra de ouro,
seu terno de vidro,
sua incoerência,
seu ódio — e agora ?
Ta douce parole,
ta goinfrerie et ton jeûne,
ta minute de fièvre,
ta bibliothèque,
ta mine d’or,
ton costume de verre,
ton incohérence,
ta haine – et maintenant ?
com a chave na mão
quer abrir a porta,
não existe porta;
quer morrer no mar,
mas o mar secou;
quer ir para Minas,
Minas não há mais.
José, e agora?
La clef à la main
on veut ouvrir la porte,
la porte n’existe pas ;
on veut mourir en mer,
mais la mer a séché ;
on veut aller à Minas,
il n’y a plus de Minas,
José, et maintenant ?
Se você gritasse,
Se você gemesse,
Se você tocasse
A valsa vienense,
Se você dormisse,
Se você cansasse,
Se você morresse...
Mas você não morre,
Você é duro, José!
Si tu criais,
si tu gémissais,
si tu jouais
la valse de Vienne,
si tu dormais,
si tu te lassais,
si tu mourais…
Mais tu ne meurs pas,
Tu es solide, José !
Sozinho no escuro,
Qual bicho-do-mato,
Sem teogonia,
Sem parede nua
Para se encostar,
Sem cavalo preto
Que fuja a galope,
Você marcha, José!
José, para onde?
Tout seul dans le noir
comme une bête sauvage,
sans théogonie
sans mur nu
pour t’appuyer,
sans cheval noir
qui fuie au galop,
tu avances, José !
José, vers où ?
(Carlos Drummond de Andrade – Itabira
(MG)/1902 – Rio de Janeiro (RJ)/1987)
A bruxa
La sorcière
Nesta cidade do Rio,
de dois milhões de habitantes,
estou sozinho no quarto,
estou sozinho na América.
Dans cette ville de Rio,
qui compte deux millions d´habitants,
je suis seul dans ma chambre,
seul dans toute l`Amérique.
Estarei mesmo sozinho?
Ainda há pouco um ruído
anunciou vida ao meu lado.
Certo não é vida humana,
mas é vida. E sinto a bruxa
presa na zona de luz.
Suis-je vraiment seul?
Tout à l´heure un bruit
Trahissait une vie à mes côtés.
Pas une vie humaine, bien sûr,
mais la vie tout de même. Et je sens la sorcière
prise dans le cercle de lumière.
De dois milhões de habitantes!
E nem precisava tanto...
Precisava de um amigo,
desses calados, distantes,
que lêem verso de Horácio
mas secretamente influem
na vida, no amor, na carne.
Estou só, não tenho amigo,
e a essa hora tardia
como procurar amigo?
Deux millions d´habitants!
Je n´en demandais pas tant...
Je demandais juste un ami,
Un de ces amis silencieux, un peu distants,
qui lisent des vers d´Horace
mais exercent une influence secrète
sur notre vie, nos amours, notre chair
Je suis seul, sans ami,
et à cette heure tardive
où chercher un ami?
E nem precisava tanto.
Precisava de mulher
que entrasse neste minuto,
recebesse este carinho,
salvasse do aniquilamento
um minuto e um carinho loucos
que tenho para oferecer.
Je n´en demandais pas tant.
Je demandais seulement qu´une femme
entre maintenant ,
reçoive cette tendresse,
et sauve de l´anéantissement
l´instant et la tendresse folle
que je brûle d´offrir.
Em dois milhões de habitantes,
quantas mulheres prováveis
interrogam-se no espelho
medindo o tempo perdido
até que venha a manhã
trazer leite, jornal e clama.
Sur deux millions d´habitants,
combien de femmes probables
s´interrogent devant le miroir,
mesurant le temps perdu
jusqu´à ce que vienne le matin
apportant le lait, le journal, l´apaisement.
(Carlos Drummond Andrade)
(Carlos Drummond de Andrade – Trad. Max de
Carvalho)
Porém a essa hora vazia
como descobrir mulher?
Esta cidade do Rio!
Tenho tanta palavra meiga,
conheço vozes de bichos,
sei os beijos mais violentos,
viajei, briguei, aprendi.
Estou cercado de olhos,
de mãos, afetos, procuras.
Mas se tento comunicar-me
o que há é apenas a noite
e uma espantosa solidão.
Mais à cette heure déserte
Comment trouver une femme?
Cette ville de Rio!
Je suis débordant de tendresse,
je sais imiter des cris d´animaux,
les baisers les plus fougueux,
j´ai voyagé, je me suis battu, j´ai mûri.
Me voici cerné d´yeux,
de mains, d´affections, de demandes.
Mais si je veux m´épancher
Je ne trouve que la nuit
Et une solitude affreuse.
Companheiros, escutai-me!
Essa presença agitada
querendo romper a noite
não é simplesmente a bruxa.
É antes a confidência
exalando-se de um homem.
Mes amis, écoutez-moi!
Cette présence inquiète
qui voudrait déchirer la nuit
n´est pas seulement celle de la sorcière.
C´est avant tout la confidence
qui s´exhale du cœur d´un homme.
(Carlos Drummond de Andrade – Itabira
(MG)/1902 – Rio de Janeiro (RJ)/1987)
Estudo 165
(Antonio Brasileiro)
Compor um homem
com suas tramas, seus dramas,
teogonias, gramátics, soluços;
compor um homem,
do orvalho matinal compor um homem,
do céu cheio de estrelas, do mistério
do homem
compor o homem;
compor um homem
da criança que há no homem, do homem
a adivinhar-se em antiquíssimas retinas;
compor um homem
com seus soluços, gramáticas, teogonias
- e recriá-lo perante os outros homens.
(Antonio Brasileiro – Matas do Orobó(BA)/1944)
Étude 165
(Antonio Brasileiro – Trad. Dominique Stoenesco)
Composer un homme
avec ses intrigues, ses drames,
théogonies, grammaires, sanglots;
composer un homme,
de la rosée matinale composer un homme,
du ciel parsemé d´étoiles, du mystère
de l´homme
composer l´homme;
composer un homme
issu de l´enfant qu´il y a dans l´homme, de l´homme
que l´on devine à travers d´ancestrales rétines;
composer un homme
avec ses sanglots, ses grammaires, ses théogonies
- et le réciter devant les autres hommes.
Vou-me embora Je pars pour
pra pasárgada
Pasargades
(Manuel Bandeira)
(Manuel Bandeira - Trad. Max de Carvalho)
Vou-me embora pra Pasárgada
Lá sou amigo do rei
Lá tenho a mulher que eu quero
Na cama que escolherei
Vou-me embora pra Pasárgada
Je pars pour Pasargades
Le roi là-bas est mon ami
Là-bas celle que j´aime m´attend
Dans le lit de mon choix
Je pars pour Pasargades
Vou-me embora pra Pasárgada
Aqui eu não sou feliz
Lá a existência é uma aventura
De tal modo inconseqüente
Que Joana a Louca de Espanha
Rainha e falsa demente
Vem a ser contraparente
Da nora que nunca tive
Je pars pour Pasargades
Je ne suis pas heureux ici
Là-bas l´existence est une aventure
Qui va si peu à conséquence
Que Jeanne la Folle
Reine d´Espagne et fausse démente
Y devient une parente éloignée
De la belle-fille que je n´ai jamais eue
E como farei ginástica
Andarei de bicicleta
Montarei em burro brabo
Subirei no pau-de-sebo
Tomarei banhos de mar!
E quando estiver cansado
Deito na beira do rio
Mando chamar a mãe-d’água
Pra me contar as histórias
Que no tempo de eu menino
Rosa vinha me contar
Vou-me embora pra Pasárgada
Je m´y ferai athlète
Roulerai á bicyclette
Monterai des ânes sauvages
Grimperai au mât de cocagne
Fendrai la vague!
Puis quand je serai las
Couché au bord du fleuve
J´appellerai l´ondine
Afin qu´elle me raconte les mêmes histoires
Que me disait Rosa pour m´endormir
Lorsque j´étais petit
Je pars pour Pasargades
Em Pasárgada tem tudo
É outra civilização
Tem um processo seguro
De impedir a concepção
Tem telefone automático
Tem alcalóide à vontade
Tem prostitutas bonitas
Para a gente namorar
On trouve tout à Pasargades
C´est une tout autre civilisation
Où l´on connaît un moyen sûr
Pour éviter la conception
Le téléphone automatique
La cocaïne à discrétion
Et pour l´amour
Les ravissantes prostituées
E quando eu estiver mais triste
Mas triste de não ter jeito
Quando de noite me der
Vontade de me matar
— Lá sou amigo do rei —
Terei a mulher que eu quero
Na cama que escolherei
Vou-me embora pra Pasárgada.
(Manuel Bandeira - Recife(PE)/ 1886 — Rio
de Janeiro (RJ)/1968)
Et lorsque mon âme sera plus triste encore
Triste à mourir
Lorsque la nuit l´envie de me tuer
Me tiendra éveillé
- Là-bas je suis l´ami du roi –
Je prendrai celle que j´aime
Dans le lit de mon choix
Je pars pour Pasargades.
Samba saravá (Samba da bênção)
(Vinícius de Moraes)
É melhor ser alegre que ser triste
Alegria é a melhor coisa que existe
É assim como a luz no coração
Mas pra fazer um samba com beleza
É preciso um bocado de tristeza
É preciso um bocado de tristeza
Senão, não se faz um samba não
Fazer samba não é contar piada
E quem faz samba assim não é de nada
O bom samba é uma forma de oração
Porque o samba é a tristeza que balança
E a tristeza tem sempre uma esperança
A tristeza tem sempre uma esperança
De um dia não ser mais triste não
Ponha um pouco de amor numa cadência
E vai ver que ninguém no mundo vence
A beleza que tem um samba, não
Porque o samba nasceu lá na Bahia
E se hoje ele é branco na poesia
Se hoje ele é branco na poesia
Ele é negro demais no coração
Ponha um pouco de amor numa cadência
E vai ver que ninguém no mundo vence
A beleza que tem um samba, não
Porque o samba nasceu lá na Bahia
E se hoje ele é branco na poesia
Se hoje ele é branco na poesia
Ele é negro demais no coração
(Vinícius de Moraes – Rio de Janeiro (RJ)/1913 – Rio de Janeiro (RJ)/ 1980)
Samba saravá
(Vinícius de Morais – Trad. Pierre Barouh)
Etre heureux, c´est plus ou moins ce qu´on cherche
J´aime rire, chanter et je n´empêche
Pas les gens qui sont bien d´être joyeux
Pourtant s´il est une samba sans tristesse
C´est un vin qui ne donne pas l´ivresse
Un vin qui ne donne pas l´ivresse
Non, ce n´est pas la samba que je veux
J´en connais que la chanson incommode
D´autres pour qui ce n´est rien qu´une mode
D´autres qui en profitent sans l´aimer
Moi je l´aime et j´ai parcouru le monde
En cherchant ses racines vagabondes
Aujourd´hui pour trouver les plus profondes
C´est la samba chanson qu´il faut chanter
On m´a dit qu´elle venait de Bahia
Qu´elle doit son rythme, sa poésie à
Des siècles de danse et de douleurs
Mais quel que soit le sentiment qu´elle exprime
Elle est blanche de formes et de rimes
Blanche de formes et de rimes
Elle est nègre, bien nègre dans son cœur
Águas de março
Les eaux de mars
É pau, é pedra, é o fim do caminho
É um resto de toco, é um pouco sozinho
É um caco de vidro, é a vida, é o sol
É a noite, é a morte, é o laço, é o anzol
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire
C’est un éclat de verre, c’est la vie, le soleil
C’est la mort, le sommeil, c’est un piège entrouvert
É peroba do campo, é o nó da madeira
Caingá, candeia, é o Matita Pereira
É madeira de vento, tombo da ribanceira
É o mistério profundo, é o queira ou não queira
Un arbre millénaire, un nœud dans le bois
C’est un chien qui aboie, c’est un oiseau dans l’air
C’est un tronc qui pourrit, c’est la neige qui fond
Le mystère profond, la promesse de vie
É o vento ventando, é o fim da ladeira
É a viga, é o vão, festa da cumueira
É a chuva chovendo, é conversa ribeira
Das águas de março, é o fim da canseira
C’est le souffle du vent au sommet des collines
C’est une vieille ruine, le vide, le néant
C’est la pie qui jacasse, c’est l’averse qui verse
Des torrents d’allégresse, ce sont les eaux de Mars
É o pé, é o chão, é a marcha estradeira
Passarinho na mão, pedra de atiradeira
É uma ave no céu, é uma ave no chão
É um regato, é uma fonte, é um pedaço de pão
C’est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent
C’est la main qui se tend, c’est la pierre qu’on lance
C’est un trou dans la terre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire
É o fundo do poço, é o fim do caminho
No rosto o desgosto, é um pouco sozinho
É um estrepe, é um prego, é uma ponta, é um
ponto
É um pingo pingando, é uma conta, é um conto
C’est un oiseau dans l’air, un oiseau qui se pose
Le jardin qu’on arrose, une source d’eau claire
Une écharde, un clou, c’est la fièvre qui monte
C’est un compte à bon compte, c’est un peu rien du
tout
É um peixe, é um gesto, é uma prata brilhando
É a luz da manhã, é o tijolo chegando
É a lenha, é o dia, é o fim da picada
É a garrafa de cana, o estilhaço na estrada
Un poisson, un geste, c’est comme du vif argent
C’est tout ce qu’on attend, c’est tout ce qui nous reste
C’est du bois, c’est un jour le bout du quai
Un alcool trafiqué, le chemin le plus court
É o projeto da casa, é o corpo na cama
É o carro enguiçado, é a lama, é a lama
É um passo, é uma ponte, é um sapo, é uma rã
É um resto de mato, na luz da manhã
C’est le cri d’un hibou, un corps ensommeillé
La voiture rouillée, c’est la boue, c’est la boue
Un pas, un pont, un crapaud qui croasse
C’est un chaland qui passe, c’est un bel horizon
C’est la saison des pluies, c’est la fonte des glaces
Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie
(Tom Jobim)
São as águas de março fechando o verão
É a promessa de vida no teu coração
É uma cobra, é um pau, é João, é José
É um espinho na mão, é um corte no pé
(Tom Jobim – Trad. Georges Moustaki)
Une pierre, un bâton, c’est Joseph et c’est Jacques
Un serpent qui attaque, une entaille au talon
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire
São as águas de março fechando o verão,
É a promessa de vida no teu coração
É pau, é pedra, é o fim do caminho
É um resto de toco, é um pouco sozinho
É um passo, é uma ponte, é um sapo, é uma rã
É um belo horizonte, é uma febre terçã
São as águas de março fechando o verão
É a promessa de vida no teu coração
Pau, pedra, fim, caminho
Resto, toco, pouco, sozinho
Caco, vidro, vida, sol, noite, morte, laço, anzol
São as águas de março fechando o verão
É a promessa de vida no teu coração.
(Antônio Carlos Jobim – Rio de Janeiro
(RJ)/1927- Rio de Janeiro (RJ)/ 1994)
C’est l’hiver qui s’efface, la fin d’une saison
C’est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars
La promesse de vie, le mystère profond
Ce sont les eaux de Mars dans ton cœur tout au fond
Un pas, une “ ... pedra é o fim do caminho
E um resto de toco, é um pouco sozinho ... “
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire...
Amor
(Clarice Lispector)
(...)
Enfim pôde localizar-se. Andando um pouco mais ao longo de uma sebe, atravessou os
portões do Jardim Botânico.
Andava pesadamente pela alameda central, entre os coqueiros. Não havia ninguém no
Jardim. Depositou os embrulhos na terra, sentou-se no banco de um atalho e ali ficou
muito tempo.
A vastidão parecia acalmá-la, o silêncio regulava sua respiração. Ela adormecia dentro de
si.
De longe via a aléia onde a tarde era clara e redonda. Mas a penumbra dos ramos cobria o
atalho.
Ao seu redor havia ruídos serenos, cheiro de árvores, pequenas surpresas entre os cipós.
Todo o Jardim triturado pelos instantes já mais apressados da tarde. De onde vinha o meio
sonho pelo qual estava rodeada? Como por um zunido de abelhas e aves.
Tudo era estranho, suave demais, grande demais.
(...)
(Clarice Lispector - (Chechelnyk/1920 — Rio de Janeiro (RJ)/1977)
Amour
(Clarice Lispector – Trad. Jacques Thiériot)
(...)
Enfin elle parvint à se situer. Après avoir avancé de quelques pas le long d’une haie, elle
franchit le portail du Jardin Botanique.
Elle marchait d’un pas lourd dans l’allée centrale, entre les palmiers. Il n’y avait personne
dans le Jardin. Elle déposa ses paquets à terre, s’assit sur le banc d’un sentier où elle
resta un bon moment.
L’immensité semblait la calmer, le silence ramenait sa respiration à la normale. Elle
sommeillait au fond d’elle-même.
De loin elle voyait l’allée où l’après-midi était claire et ronde. Mais la pénombre des
branches couvrait le sentier.
Autour d’elle il y avait des bruits paisibles, une odeur d’arbres, de petites surprises parmi
les lianes. Tout le Jardin broyé par les instants à présent plus pressés de l’après-midi. D’où
venait le semi-rêve qui l’environnait? Comme d’un bourdonnement d’abeilles et d’oiseaux.
Tout était étrange, trop suave, trop grand.
(...)
Poema dos olhos
da amada
(Vinícius de Moraes)
Ó minha amada
Que olhos os teus
Ô bien-aimée,
quels yeux tes yeux
São cais noturnos
Cheios de adeus
São docas mansas
Trilhando luzes
Que brilham longe
Longe dos breus...
Embarcadères la nuit,
bruissant de mille adieux
Des digues silencieuses
Qui guettent les lumières Loin…
si loin dans le noir
Ó minha amada
Que olhos os teus
Quanto mistério
Nos olhos teus
Quantos saveiros
Quantos navios
Quantos naufrágios
Nos olhos teus...
Ó minha amada
De olhos ateus
Quem dera um dia
Quisesse Deus
Eu visse um dia
O olhar mendigo
Da poesia
Nos olhos teus...
Ô bien-aimée,
quels yeux… tes yeux
Tous ces mystères
dans tes yeux
Tous ces navires,
tous ces voiliers
Tous ces naufrages
dans tes yeux
Ô ma bien-aimée
aux yeux païens
Un jour,
si Dieu voulait
Un jour… dans tes yeux
Je verrais de la poésie,
le regard implorant
Ô ma bien-aimée,
quels yeux… tes yeux
Remerciements
Aux lecteurs: Sophie Giusti Portais, Evair Teixeira, Martine Taury, Luciano Lacerda,
Auriane Cardona, Monique Freitas, Lisa Daudibon, Beatriz Pereira da Silva, Angélica
Quintero, Kátia Bernardon, Morgane Hieronimus et Solenne Derigond.
Au Département de Portugais, à l’UFR Langues, au Service culturel de Rennes 2,
à João Carlos Olivieri – Jonga, à l’Association Clair Obscur / Festival Travelling,
aux Champs Libres, au CROUS, au CREA-Université Rennes 2, à la Wikiradio de
l’UEB.
Service culturel - Université Rennes 2
1er étage - bâtiment O-Le Tambour
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Café Langues - Clair obscur