Condensats de Bose-Einstein dans un piège anisotrope Fabrice Gerbier Soutenance de thèse de doctorat, 9 septembre 2003 Vers le zéro absolu Physique des fluides quantiques: statistique quantique (Bose/Fermi) Interactions (fortes) entre particules 300 K 1K Intérêt de disposer d’un système dilué et aisément manipulable 1 mK Nobel 1997: S. Chu, C. Cohen-Tannoudji, W. D. Phillips. Nobel 2001: E. A. Cornell, W. Ketterle, C. Wieman. 1 mK 4He superfluide, supraconducteurs conventionnels 3He superfluide Atomes refroidis par laser Refroidissement évaporatif 1 nK Condensation de Bose-Einstein en phase gazeuse Système quantique macroscopique superfluidité gaz bosoniques (démontrée) fermions appariés (recherches actives) contrôle des interactions binaires (résonance de Feshbach) transition de Mott et manipulation de l’intrication quantique mesures de précision par interférométrie optique atomique guidée sur des puces … Deux points-clés: Le rôle des interactions est central La cohérence quantique est primordiale Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique: Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique: Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique: Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique: Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique: Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Condensation de Bose-Einstein du gaz idéal Nombre d’atomes Gaz de bosons sans interactions dans un puits harmonique Saturation de la population des états excités Population des états excités Population de l’état fondamental 0K Tc0 Température Critère d’Einstein: saturation quand n l03 = 2.612 Nuage ultrafroid piégé Piégeage magnétique: Repose sur l’interaction des moments magnétiques atomiques avec un champ magnétique extérieur (~ 100 G) Potentiel de piégeage: z R~1 mm L~200 mm y Rapport d’aspect: R/ L~ 100 à 300 dans le piège w ~ 2p 400-800 Hz wz ~ 2p 5-8 Hz Qu’observe-t-on ? Prise d’images après temps de vol: 200 mm 2.106 atomes T ~ 500 nK N0/N ~ 5% Caméra CCD L’absorption du faisceau sonde reflète directement la densité atomique Rôle crucial des interactions 2.105 atomes T < 100 nK N0/N > 85% Les interactions entre atomes déterminent: le profil de densité les modes d’excitations l’expansion libre … Et à température finie ? Etat fondamental sans interactions Profil réel Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effet des interactions sur la thermodynamique: Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Collisions ultra-froides et thermodynamique Exemple classique: le gaz de sphères dures (rayon a) Modification de l’équation d’état du gaz parfait développement du viriel Van der Waals Gaz ultrafroid: a=longueur de diffusion (5 nm pour le 87Rb) Quelles conséquences sur le phénomène de condensation ? Température de transition ? Fraction d’atomes condensés ? Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effet des interactions sur la thermodynamique: Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Expansion balistique et thermométrie Un nuage thermique idéal s’étale de façon isotrope. Cela reflète l’isotropie de la distribution en vitesses initiale, qui découle de quelque soit i (x, y ou z) Utilisé pour déduire la température: On sait mesurer les vitesses d’expansion à partir des tailles après un temps de vol t z Temps de vol y Rapport des vitesses Expansion anisotrope des nuages noncondensés 1.1 z 1 y wz t ~ 1.2 Taux de collisions gcoll/w Quand le taux de collisions devient significatif, l’expansion cesse d’être balistique: on doit se préoccuper de l’effet des interactions. Deux types de processus de collisions L’état quantique est préservé par la collision: direct (Hartree) échange (Fock) Potentiel de champ moyen: modifie le profil à l’équilibre et la thermodynamique (“Van der Waals” quantique) Rapport des vitesses Expansion anisotrope des nuages noncondensés 1.1 z y 1 wz t ~ 1.2 Taux de collisions gcoll/w Champ moyen Deux types de processus de collisions L’état quantique est préservé par la collision: direct (Hartree) L’état quantique est modifié par la collision: échange (Fock) Libre parcours moyen z Potentiel de champ moyen modifie le profil à l’équilibre et la thermodynamique (“Van der Waals” quantique) termes de relaxation (hors-équilibre seulement) expansion hydrodynamique aux temps courts y Rapport des vitesses Expansion anisotrope des nuages noncondensés 1.1 Solution hydrodynamique z y 1 wz t ~ 1.2 Champ moyen Taux de collisions gcoll/w Bon accord avec la solution d’échelle de l’équation de Boltzmann P. Pedri, D. Guéry-Odelin, S. Stringari [cond-mat/0305624] Amélioration de la précision sur la thermométrie Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique : Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Température critique: déviation par rapport au cas idéal ? DTC /TC0 Difficile de conclure sur les mesures publiées Ensher 1996 Mewes 1996 Marago 2001 Han 1998 Schreck 2001 M.-O. Mewes et al., Phys. Rev. Lett. 77, 416 (1996). J. Ensher et al., Phys. Rev. Lett. 77, 4984 (1996). D. J. Han et al., Phys. Rev.A 57, R4114 (1998). O. Maragò et al., Phys. Rev. Lett. 86, 3938 (2001). F. Schreck et al., Phys. Rev. Lett. 87, 080403 (2001). Localisation du point critique: La profondeur du piège fixe la température: Contrôle de la profondeur à 2 kHz Contrôle de la température à 10 nK Stratégie de localisation: N0 (104) Tc T (nK) Profondeur du piège (kHz) Température Critique (nK) Mise en évidence d’un décalage de Tc dû aux interactions gaz idéal Champ moyen Nombre d’atomes (106) S. Giorgini, L. P. Pitaevskii, S. Stringari [Phys. Rev. A 54, R4633–R4636 (1996)] Fluctuations critiques ? Gaz homogène (dans une boîte): Les fluctuations critiques induisent des corrélations entre atomes qui favorisent l’apparition du condensat G. Baym et al. [Phys. Rev. Lett. 83, 1703–1706 (1999)] Dans un puits harmonique: La présence du potentiel bloque l’effet des fluctuations critiques P. Arnold, B. Tommasìk [Phys. Rev. A 64, 053609 (2001)] corrections supplémentaires d’ordre (a/l0)2 ~ 1% corrélations Champ moyen Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique : Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Fraction condensee Fraction condensée Profil de densité T / TC0 Répulsion du nuage thermique par le condensat Repulsion Compression en retour sur le condensat h=0.49 Nombre d’atomes (106) Fraction condensee Comportement universel T / TC0 T / TC0 Les propriétés thermodynamiques du système ne dépendent que de T/TC0 et h. S. Giorgini, L. P. Pitaevskii, S. Stringari [Phys. Rev. Lett. 80, 1040 (1996)] En résumé: Observation des effets des interactions sur le nuage thermique Expansion hydrodynamique: Redistribution d’énergie par collisions Thermodynamique du gaz non-idéal : Décalage de la température critique Réduction de la fraction condensée Problème ouvert: expansion d’un nuage mixte Interaction mutuelle entre condensat et nuage thermique ? Une étude théorique plus poussée est nécessaire pour aller plus loin. Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique : Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Cohérence quantique macroscopique Analogie avec l’effet laser: Fraction macroscopique de particules dans le même mode Interférométrie avec des condensats M. Andrews et al. [Science 275, 637 (1997)] Fonction d’onde macroscopique, de phase bien définie. Caractérisation de la cohérence Fonction de corrélation spatiale (contraste des franges): Distribution en impulsion: Verdict expérimental pour un condensat peu allongé: La cohérence en phase s’étend sur tout le condensat J. Stenger et al. [PRL 82, 4569 (1999)] rms = 1.57 h/L Dp E.W. Hagley et al. [PRL 83, 2112 (1999)] I. Bloch et al. [Nature 403, 569 (2000)] Condensats 3D très anisotropes Excitations 1D Les excitations de très basse énergie ont un comportement 1D, même si le condensat est dans le monde 3D. S.Stringari [PRA 58, 2385 (1998)] Réalisation approchée d’un système 1D Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique : Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Gaz de Bose-Einstein à une dimension Pas de condensation à 1D, à la limite thermodynamique: r3D .N BE 1D B B Saturation des états excités impossible ! E E EE Système de taille finie L: la condensation devient possible rL.NBE MAIS La population des états de très basse énergie reste importante E h2/2mL2 Un nouveau régime de dégénerescence quantique: le « quasi-condensat » D. Petrov, G. Shlyapnikov, J. Walraven [PRL 87, 050404 (2001)] Domaines de phase bien définie, plus petits que l’extension du système Entre deux domaines disjoints, la phase est décorrélée. la cohérence en phase à longue portée est perdue. Longueur de cohérence ensemble thermique d’excitations uni-dimensionnelle occupation Deux images équivalentes: 1/L 1/Lf Vecteur d’onde Domaines de phase, dont la formation coûte une énergie cinétique En identifiant, on trouve que En résumé: • Régime de quasi-condensation dans un piège anisotrope: Température de cohérence Tf , telle que Observation des quasi-condensats S. Dettmer et al. [PRL 87, 160406 (2001)] (Université d’Hannovre) Conversion des fluctuations de phase en modulations de densité après temps de vol Accord seulement qualitatif avec les prédictions théoriques (facteur 2) Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique : Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Mesure de la longueur de coherence Distribution en impulsion: Des fluctuations de phase, à l’échelle de Lf = L Tf /T, se traduisent par un élargissement de la distribution en impulsion, avec un coefficient de proportionnalité qui dépend de la forme exacte du profil. Mesure complémentaire a Hannovre (interférométrie) D. Hellweg et al. [PRL 91, 010406 (2003)] Spectroscopie de Bragg Mesure de la distribution en impulsion par diffraction de Bragg M. Kozuma et al. [PRL 82, 871 (1999)] J. Stenger et al. [PRL 82, 4569 (1999)] Processus à deux photons sans changement d’état interne: La position de la résonance en w dépend de l’impulsion moyenne w = 4 wR +(2 kL/M) p0 La largeur de la résonance en w dépend de la largeur en impulsion de l’ensemble atomique: Population relative dans le pic diffracté Acquisition d’un spectre 5 4 3 2 1 0 -2 -1 0 1 désaccord (kHz) 2 Forme de raie Lorentzienne: signature des fluctuations de phase Distribution en impulsion mesurée: Distribution en impulsion calculée: Dp 0.67 h T L Tf Résidus du fit Lorentzien Résidus du fit Gaussien Dp 1.57 h L Impulsion axiale Dépendance en température Largeur mesurée =convolution d’une fonction d’appareil gaussienne (largeur Dnres) et du profil Lorentzien (largeur attendue a Dnf ) Longueur de cohérence Dnres= 176(16) Hz ames = 0.64 (5)(5) LC /L Largeur spectrale [Hz] Largeur spectrale acalc = 0.67 [Hz] a=0.67 T / Tf Plan de l’exposé A) Introduction: La condensation de Bose Mise en oeuvre expérimentale B) Effets des interactions sur la thermodynamique : Expansion et thermométrie Température critique Fraction condensée C) Quasi-condensation à une dimension: Cohérence en phase Fluctuations de phase à une dimension Spectroscopie en impulsion Conclusion et perspectives Conclusion Effet des interactions sur la composante thermique: Déviation hydrodynamique à l’expansion balistique Décalage de la temperature critique Réduction de la fraction condensée Fluctuations de phase d’un condensat très allongé: Spectroscopie en impulsion par diffraction de Bragg Mesure de longueurs de cohérence faibles Test précis de la théorie des quasi-condensats Perspectives: superfluidité à 1D ? Perspectives: superfluidité à 1D ? En collaboration avec N. Pavloff et P. Leboeuf, LPSMT Orsay. Trois dimensions (MIT): Vc ~ 0,1 cS Nucléation de vortex au bord de l’obstacle Une dimension: Nucléation de solitons ? Quelle vitesse critique Vc ? Force de traînée au dessus de Vc ? Remerciements Alain Aspect & Philippe Bouyer Simon Richard Joseph Thywissen Mathilde Hugbart Jocelyn Retter Yann Le Coq Sadiqali Rangwala Guillaume Delannoy Les autres membres du groupe d’Optique Atomique, en particulier Frédéric Moron et André Villing Dmitry Petrov et Gora Shlyapnikov Les services techniques et administratifs de l’Institut d’Optique Détails expérimentaux Spectroscopie après temps de vol (~ 2 ms) Produits Diminuer l’effet des collisions de collision Transitions à 4-photon pour augmenter la séparation Deux réseaux indépendants à la fois Miroir stable ordres de diffraction +/- 4 kL simultanément Fonction de corrélation Profil Lorentzien: Attendu pour une fonction de corrélation qui décroît exponentiellement Fonction de corrélation: Distribution en impulsion: T=0 Quasi-gaussien T=0 Quasi gaussien distance T=8Tf Quasi exponentiel F. Gerbier et al. [PRA 91, 051602 (2003)] Dp 1.57 h L T=8Tf Lorentzienne Dp 0.67 h T L Tf Impulsion axiale